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BENOIT TRELUYER, TRIPLE VAINQUEUR DES 24H, SE CONFIE AU PETIT SARTHOIS

Le triple vainqueur des 24H du Mans avec Audi a accepté de se prêter au jeu de l’interview du Petit Sarthois. Il dirige aujourd’hui une écurie de courses sur circuit et en rallye, et a créé en parallèle une conciergerie de voitures de prestige et de collection sur Gordes dans le Lubéron. Il revient avec nous sur son brillant parcours en endurance et décrypte pour nous le monde du sport automobile qu’il aime tant. Nous avons découvert un homme jovial, qui apprécie de transmettre son savoir-faire aux jeunes générations, afin de redonner à ce sport tout le bonheur qu’il a reçu pendant sa carrière.

Une enfance passée dans les sports mécaniques

« Petit j’habitais Alençon et nous suivions tous les sports mécaniques au Mans et aux alentours. Je peux dire que le Bugatti a bercé mon enfance. Après du motocross et du karting, j’ai intégré la filière ELF-ACO, avec comme parrain Henri Pescarolo, puis je me suis expatrié au Japon pour devenir pilote Pro, d’abord en Formule3, puis en endurance en Formula Nippon. » Grâce à ses bons résultats, il se fait remarquer par Peugeot (2009) pour lequel il court les 24H du Mans en 2009 au volant de la 908, puis par Audi en 2010 et il signe sa première victoire aux 24H en 2011. « Ma plus belle, car j’avais réussi à faire la pole avec des pneus usés… » se rappelle-t-il. « En 2013 on était en tête mais le démarreur lâche dans les stands et on perd la 1re place… Mais au final on a gagné trois fois ! La fiabilité, la vitesse, la quête permanente d’innovations, tels étaient les points forts d’Audi, qui avait su évoluer du diesel vers l’hybride ». Benoît Tréluyer se retire du WEC en même temps qu’Audi, à la fin de l’année 2016.

La FIA et l’ACO ont su résoudre une équation impossible : laisser la chance à tous sans brider la créativité des ingénieurs

Benoit analyse avec sagesse l’évolution du championnat du monde d’endurance (WEC). « Ils ont accompli un travail incroyable en harmonisant les règlements IMSA et WEC, et en limitant la course aux budgets des écuries. Le plateau des constructeurs engagés aux 24H devient d’année en année de plus en plus incroyable. Resterait à harmoniser les variantes en Hypercar LMH et LMdH afin d’être totalement équitable, mais je sais combien la tâche est ardue au regard des contraintes et des intérêts en jeu » commente-t-il. Nous rappelons la catégorie LMP2 qui entre dans ce schéma de voitures aux performances analogues mais Benoit Treluyer indique avec à-propos que « Les spectateurs aiment voir la marque du constructeur ressortir, comme un enfant admirant le bolide au cheval cabré ou les griffes du lion… Sans compter le fait que de laisser une place aux différentiels de technologies stimule la créativité des ingénieurs, c’est aussi cela l’utilité de ces courses : l’innovation technologique se répand ensuite sur les modèles de tourisme. »

Une vie de rêve dans le sud de la France : transmettre un savoir faire aux jeunes

« Nous avons créé Trajectus Motorsport pour aider les jeunes qu’ils soient mécaniciens, ingénieurs ou pilotes. Comme Henri Pescarolo en son temps avec moi, je transmets mes compétences aux jeunes générations (16 à 23 ans). Nous sommes engagés en JSP4 (proto en Ligier Europan Series, moteurs V6) et en championnat de France des rallyes. La team est basée à Gordes dans le Vaucluse, proches des circuits du Castellet et de Lédenon. » Comme le virus des sports mécaniques est familial chez les Treluyer, son fils Jules (18 ans) est lui aussi parti pour devenir pilote professionnel. « Il est passé chez nous, cela s’est bien passé mais je souhaitais qu’il aille apprendre le métier ailleurs. Il est actuellement au Japon et roule sur une Nissan Z en super endurance. » En parallèle, Benoit Treluyer a créé une conciergerie de voitures de prestige et de collection « La région s’y prête bien en étant proche de l’Italie, Suisse, Allemagne et Espagne. La campagne est magnifique pour des excursions touristiques, avec de sublimes restaurants, il y a beaucoup de résidences secondaires avec des passionnés d’automobiles. Nous allons arriver à 60 voitures que nous entretenons, prêtes à partir à tout instant. » Une belle reconversion pour cet homme heureux, qui entretient la passion pour les courses automobiles, en transmettant de belles valeurs aux jeunes générations.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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