Bruno RéchardIl est le sarthois qui détient le plus beau palmarès du basket français : quadruple vainqueur de la Coupe de France, double vainqueur de la Leaders Cup, vainqueur de la Semaine des As 2009, double vainqueur et MVP du Trophée du Futur, MVP du mois d’avril 2013, All-Star, vainqueur de la Coupe de France cadets… Il a pris sa retraite en 2023, mais continue de vivre sa passion pour le basket en jouant pour la JALT Le Mans en National 3. Il a fédéré un groupe de « tontons » ex pros, qui ne jouent plus pour gagner leur vie, mais plutôt pour profiter de ce sport qui nécessite à la fois du physique, de l’adresse et du mental. Un sport complet qu’illustre à merveille ce manceau qui s’épanouit dans une équipe de copains qui viennent de vivre une saison remarquable en écrasant littéralement la concurrence.
Deux passions dans l’enfance : le basket et la moto
Il a démarré aux JS Coulaines, avant d’intégrer le sport études du MSB à 16 ans. Avant cela il hésitait entre les sports mécaniques et le basket. « Mon père était un bon sportif, il jouait au basket à Coulaines, et pratiquait la moto en enduro à bon niveau (4 Dakars au compteur !) avec mon oncle. Mais vers 13 ans il a fallu choisir et j’ai choisi le basket. Départ pour le Pôle Sports Études de Nantes, puis le centre de formation du MSB. » En équipe de jeunes, Jérémy évolue dans une génération de très haut niveau. « Nous avions un groupe talentueux avec Nicolas Batum, Aaron Celle, Lahmin Kanté, Willy Berquier… Nous avions remporté la Coupe de France cadets, à Bercy en lever de rideau de la finale des Pros… » Reconnu pour son sens du collectif, sa maturité et sa rugosité dans la raquette c’est tout naturellement que le Président Le Bouille et le coach Vincent Collet lui font signer au MSB son premier contrat Pro à 19 ans.
17 saisons passées au plus haut niveau de l’élite
Il enchaîne à la suite du MSB une carrière fantastique : Vichy, 3 saisons à Dijon 3 ans, 5 saisons à Strasbourg où il retrouve son coach de cœur Vincent Collet, retour à Dijon pour 2 années, puis Pau 2 ans, et enfin Orléans une saison pour finir. « Le basket a rythmé ma vie depuis 30 ans ». Toutes les bonnes choses ont une fin. À 36 ans, Jeremy Leloup met fin à une longue carrière de joueur professionnel, débutée en février 2007 : 17 saisons, 603 matches, 4 435 points, 1550 rebonds et 1030 passes décisives.
Le retour en Sarthe et un projet sportif avec une bande de tontons
Il rejoint en amateurs le club familial de la JALT, bien connu des Manceaux. « C’est le Club où j’allais m’entraîner l’été. Le meilleur club amateur du Mans, c’est une salle où l’été je me retrouvais pour m’amuser avec d’autres pros : Antoine Eito, Alain Koffi, Tom Foucault… D’autres anciens pros nous ont rejoint comme Navid Niktash et Kevin Mendy. Il y aussi d’autres bons joueurs qui n’ont pas été pro. Je joue ailier ou ailier fort. L’idée c’est de prendre du plaisir avant tout. » Du plaisir, ils en ont pris… Mais peut-être moins leurs adversaires… 26 matches, 26 victoires, avec un goal-average de + 504 points ! Le Petit Sarthois s’est rendu en novembre au match à Challans (3e de la poule) : grosse ambiance avec 600 spectateurs, mais vite éteinte par la domination mancelle avec un score final de 80 à 69. Jérémy résume bien le niveau de la poule cette saison : « Une poule avec des équipes plus jeunes que l’an dernier. De bonnes équipes comme Challans, mais cette année nous étions au-dessus. »
La prochaine saison en N2 : objectif maintien
Le groupe va rester quasi identique la saison prochaine. « Nous venons quand même de recruter Pierre Etienne Drouault (34 ans, 1,96m) qui vient de Tours (N1) – c’est un ancien joueur de la JALT – sa maman était mon entraîneur quand j’étais enfant » L’objectif de ce groupe de copains n’est pas de monter « On va jouer le maintien en milieu de tableau, avec des déplacements raisonnablement proches en région parisienne » précise Jérémy qui sait qu’une éventuelle montée en N1 serait compliquée à gérer… « La N1 c’est autre chose : des déplacements aux 4 coins de la France, et des entraînements tous les jours… À nos âges nous voulons garder un équilibre entre passion du sport et vie de tous les jours : la famille, le travail (il est gérant de Speed Moov, une entreprise de location de véhicules légers pour les événements comme les 24H – golfettes, scooters, vélos – qu’il a créé avec son père Patrick au Mans). « Ce qui n’empêche pas de vouloir être bons sur les parquets ! Nous jouerons d’ailleurs le titre de National 3 les 7 et 8 juin sur Eaubonne dans un tournoi de 6 équipes : 3 clubs de la métropole et 3 clubs des DOM-TOM. »
Parions qu’avec cette bande de «tontons flingueurs» des parquets, ils ne seront pas loin de chanter : On est les champions !
