L’ouvrage est un témoignage rare de l’activité des Chemins de Fer du 19e au 20e siècle. Il se trouve non loin de Château du Loir où circulent encore des TER sur la ligne Tours-Le Mans. Aujourd’hui, le site est l’un des seuls en France à présenter une configuration aussi proche de l’état d’origine et ayant gardé un embranchement direct aux voies du réseau national. Il est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis 2010 afin de préserver l’intégrité de ce lieu. Bruno Duru, Président de l’association Rotonde Ferroviaire de la Vallée du Loir nous retrace son parcours.
Quelques mots sur l’histoire du site
Château du Loir était un petit nœud ferroviaire très actif au 19ème siècle. Après l’ouverture de la ligne Tours-Le Mans, en 1858, la compagnie du Paris Orléans crée deux nouvelles lignes desservant Saint-Calais et Blois. En 1886 ce sont les Chemins de Fer de l’État qui s’y installent. La gare devient une étape sur le nouveau réseau Paris-Bordeaux concurrençant celui exploité par l’autre Compagnie. Les locomotives à vapeur à l’époque ne pouvant guère plus parcourir de 150 à 200 kms, elles devaient se ravitailler en eau et charbon, être entretenues, graissées ou réparées. Ainsi, de nombreux dépôts furent installés tout au long des lignes pour organiser le relais traction. L’un d’entre eux sera créé en 1890 sur un terrain appartenant à la commune limitrophe de Montabon. Un site de 10 000 m² avec un bâtiment semi-circulaire de 2 500 m² comportant 10 voies intérieures desservies par un pont tournant manuel. Des locaux techniques et administratifs complètent l’ensemble. A son apogée dans l’entre-deux guerres, il était en capacité d’accueillir jusqu’à 85 locomotives et 150 personnes étaient affectées. L’activité commencera à décliner avec la création de la SNCF en 1938. En effet, issue de la nationalisation des compagnies préexistantes, elle se retrouve alors propriétaire de deux lignes pour relier Paris à Bordeaux. Celle passant par le Sud Sarthe présentant un profil et un parcours moins favorables, sera délaissée. Le dépôt est finalement fermé en 1954. Le lieu va même abriter pendant quelques temps un stockage d’engrais avant de servir de décharge.
Vouée à la destruction ?
Comme beaucoup d’autres, la rotonde a failli être rasée. Le permis de démolir avait même été établi, mais le maire de la commune a refusé de le parapher en 2009. Signal d’une prise de conscience pour sauver les bâtiments. Dans un premier temps, un particulier a acheté la structure. La charge de son entretien s’avérant lourde, il a continué à chercher des solutions pour en assurer la préservation. L’une d’elle est venue de la constitution de l’Association Rotonde Ferroviaire de la Vallée du Loir, qui s’est portée acquéreur du site en 2017. Le changement statutaire a permis de se rapprocher de la Fondation du Patrimoine et d’ouvrir de nouvelles voies. Puis est arrivée la mission Bern. Un nouveau dossier est refait, plus ambitieux. Au milieu de 2000 autres candidatures, il est retenu avec 17 autres pour obtenir un financement, via le Loto du patrimoine. Toute la toiture refaite à neuf, toutes les verrières à l’identique. Un vrai soulagement pour la trentaine de bénévoles dans leur travail de sauvetage et les quelques 170 adhérents. L’enthousiasme à toute épreuve et l’originalité du bâtiment ont séduit. Pour autant,ce n’était pas une fin en soi. Ce que nous cherchions était de faire vivre cette rotonde. Y organiser des visites. De 1000 personnes en 2017, la fréquentation est passée à 8000 personnes en 2024.
Que trouve-t-on ?
Nous disposons de nombreux outils, maquettes, des matériels roulants, tous opérationnels. Certains sont classés « monument historique », comme la machine à vapeur, Léonie qui vient d’une houillère et la voiture lit de l’Orient Express qui a circulé jusqu’à Bagdad. Dernière acquisition, l’autorail A 75 B mis en service en 1947 sur la ligne Tours-Chinon-Richelieu. De nombreux panneaux explicatifs illustrés complètent ou précisent les informations des 4 guides. Vous pourrez comprendre le fonctionnement du pont tournant et participer à sa rotation manuelle. Par ailleurs, la voie verte partant de Bessé-sur-Braye, via un itinéraire sécurisé est relié à la Rotonde. Pour favoriser le stationnement, des emplacements pour véhicules légers et autocars, ont été réalisés. Enfin des animations sont proposées cet été, comme les « Escape Games » avec Vallée Loir Tourisme.
Rotonde ferroviaire de la Vallée du Loir – Montabon
44 Route de Nogent, 72500 MONTVAL-SUR-LOIR
rfvl@outlook.fr
Blog: rfvl.over-blog.com
06 77 55 55 63
En juillet août visites guidées tous les jours de 14h à 18h
Durée de visite 1h30 à 2h
Accueil groupe jusqu’à 100 personnes (sur réservation).
Tarif : au chapeau