L'ecrin du Buisson

BOUILLEUR AMBULANT, UN MÉTIER TOURNÉ VERS L’AVENIR

La Sarthe fait partie des sept départements français encore autorisés à distiller au domicile des récoltants. Nicolas Bedouet, la cinquantaine, et son associé de 28 ans Gurvan Bourglan, sillonnent le département toute l’année pour distiller les fruits préalablement fermentés par leurs clients. Entre janvier et mai, c’est la distillation des fruits de l’été précédent, puis de juin à décembre, c’est au tour des cidres et poirés d’être transformés en eaux-de-vie.

Leurs routes les conduisent aussi en Mayenne et dans l’Eure-et-Loir. En dehors des 7 départements, les distillations ne peuvent s’effectuer que dans les ateliers publics officiellement référencés.

Depuis le 1er janvier 2024, la France s’est alignée au niveau européen et il n’y a plus de taxe à payer par le récoltant si la production d’alcool pur est inférieure à 50L par an.

Cet alcool, qui servait surtout de produit désinfectant après-guerre, a su regagner ses lettres de noblesse. Les bouilleurs actuels sont très soucieux de produire du goût et de la qualité, nous explique Nicolas. Nombre de ses clients utilisent d’ailleurs cette base pour la confection de liqueurs ou d’apéritifs maison.

Et pour les amateurs de jus de pommes fraîchement pressé, retrouvez Nicolas et Gurvan se déplacent aussi avec leur pressi-mobile, un autre dispositif itinérant anti-gaspi et créateur de lien.

La Mayenne est un département pilote pour le métier. Nicolas a participé à créer une formation de bouilleur à l’URMA de Laval (Université Régionale des Métiers de l’Artisanat), avec le Syndicat National des Bouilleurs Ambulants (SNBA). C’est la seule qui existe en France. Ce bouilleur, qui a hérité sa passion de son grand-père et de son père, veut donner une place aux jeunes et à leurs idées pour faire évoluer le métier.

Le contexte est favorable puisque la tendance est au retour à la terre, aux plantations de haies, et d’arbres fruitiers. De jeunes gens comme Gurvan, motivés par un projet de reprise d’entreprise ou de collaboration suivent ainsi une formation théorique et pratique diplômante en un an. Connaissance du végétal, de l’environnement, respect des règles douanières, sanitaires et de sécurité, c’est un métier très engagé.

Nicolas apprécie tout particulièrement la transmission et la proximité avec la nature. En allant chez ses producteurs-récoltants (appelés les bouilleurs de cru) il les conseille sur les essences à planter, les mélanges à faire. Il se veut un « gardien des ceintures vertes de nos communes », aussi importantes pour leur rôle nourrissier que pour le maintien de la biodiversité.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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