Placée sur l’autoroute A11 à une heure de la région parisienne, La Ferté-Bernard présente l’avantage de bénéficier de l’abondance du foncier et d’une fiscalité très modérée pour les entreprises. Cela contribue à fixer l’industrie, et cette petite ville de près de 10 000 habitants représente un bastion industriel en milieu rural au nord-est de la Sarthe. Forte de belles entreprises comme Socopa, l’un des plus gros abattoirs d’Europe, les traditionnelles fabriques de charcuterie, mais aussi une belle filière métallurgique et électronique, la «Venise de l’Ouest» continue son développement avec de gros projets d’implantation logistique qui boostent sa croissance économique (GPL). Cette physionomie économique explique le marché de l’immobilier que nous décrypte Denis Chantepie, Président délégué de la FNAIM Sarthe, et par ailleurs gérant de 3 agences immobilières à l’enseigne C-immobilier, sur La Ferté-Bernard et Vibraye.
Une petite ville industrielle qui, après l’embellie post-covid, a aussi connu un coup d’arrêt.
La ville accueille beaucoup de salariés qui travaillent dans les nombreuses usines locales, favorisant le marché de la location. La crise de 2023 a donné un coup d’arrêt au marché qui avait vu ses prix progresser de 6,3% depuis 5 ans, mais diminuer de 4,7% depuis 1 an (Source PAP). Denis Chantepie a vu le marché se transformer en quelques mois : « Avant le marché était un marché de vendeurs, fermes sur leurs prix, et depuis 2023 nous sommes passés à un marché d’acheteurs. Les négociations à la baisse sont monnaie courante. Les vendeurs nous écoutent davantage car ils n’ont plus vraiment le choix. » Autre évolution constatée par le président délégué FNAIM Sarthe : l’attention portée au diagnostic énergétique. « C’est un élément important scruté par les acheteurs, encore plus pour les investisseurs qui louent derrière. Car il convient de rappeler que la restriction pour les lettres F et G ne concerne que les propriétaires loueurs »
Trois quartiers bien différents : le centre-ville, Saint-Antoine et le haut de la ville.
« Le centre-ville autour de la place Carnot reste un quartier prisé où les prix n’ont pas baissé», précise Denis Chantepie. «En effet, ce quartier intéresse les seniors qui recherchent la proximité des commerces, habitant dans des résidences de qualité avec des prix d’appartements au m2 en moyenne de 1 300 €. On y trouve aussi des maisons autour de 180-200 K€ ». Le quartier Saint-Antoine (Gare) a davantage souffert avec des baisses de prix car « il y a peu d’ouvertures de commerces » commente Denis Chantepie. « On y trouve essentiellement des maisons de villes mitoyennes au prix de 120-130 K€, et des immeubles de 5 étages gérés par des bailleurs sociaux avec des prix au m2 à moins de 1000 €. » Le 3ème quartier est en devenir : le haut de la ville entre le centre-ville et le centre commercial de Leclerc, sur lequel « nous avons la majeure partie de l’offre commerciale. Cette zone bénéficie d’accès rapides à tous les quartiers, les parties anciennes ont été rénovées depuis 2 ans : on voit les façades des maisons se ravaler. C’est un secteur dense avec une attractivité nouvelle. Les prix sont un peu plus chers que Saint-Antoine mais raisonnables (130-140 K€) » commente le gérant des 3 agences C-Immobilier.
Le retour des primo-accédants, notamment près des bassins d’emplois.
Les zones les plus chères autour de La Ferté-Bernard sont à Cherré-Au (maisons à 200-220 K€ minimum) où vous pouvez trouver de belles et grandes maisons rénovées avec de belles parcelles, en prise directe avec le centre-ville de La Ferté-Bernard. D’autres communes connaissent une belle dynamique comme Avezé, Le Theil, Sceaux-sur-Huisne. « On retrouve actuellement des primo-accédants » qui achètent de petites maisons proches des bassins d’emploi. « Cela fait du bien de revoir les jeunes acheteurs » se réjouit le gérant de C-Immobilier, qui voit le marché repartir et pense que « l’offre et la demande sont en cours de rééquilibrage, leitmotiv récurrent depuis 25 ans que je fais ce métier. »