Les commissaires de piste sont placés de manière stratégique sur les tracés des circuits automobiles ou le long des parcours chronométrés lors d’épreuves de sport mécanique. Équipés de liaison radio, ils sont les relais de la direction de course et appliquent les décisions de celle-ci. Ces passionnés courageux, la plupart du temps bénévoles, doivent parfois braver des conditions météo exécrables afin de garantir la sécurité des concurrents. Nous avons rencontré un couple de jeunes commissaires qui se sont connus sur la piste il y a 10 ans, et qui participe chaque année activement à la bonne organisation des 24H du Mans.
Commissaire de père en fils chez les Bonnier
« Mon grand-père était déjà commissaire en 1983, puis mon père depuis 1993 et moi en 2011. » Autant dire que chez les Bonnier, la passion pour la piste est une histoire de famille. Et c’est donc tout naturellement qu’Antoine y a connu sa compagne, Charlotte, elle aussi présente chaque année sur les bords de piste. Ils arrivent le dimanche qui précède la course, installent leur camping-car, retrouve les coéquipiers qui amènent un barnum. « L’un des avantages, c’est que nous avons un camping réservé pour nous les commissaires » précise Antoine. « On a plaisir à retrouver les mêmes d’une année sur l’autre, mais entre le mercredi et le vendredi, on n’a pas trop le temps de se poser car on passe notre temps au bord des pistes avec les courses, les essais. »
Un maillon essentiel de la course
Les commissaires sont affectés à un tronçon de quelques centaines de mètres, et comme le circuit mesure plus de 13 kilomètres, cela fait beaucoup de monde. « Nous sommes 1 700 commissaires. Notre équipe est encadrée par un chef de poste, Lydie Riou pour nous. Nous avons un talkie-walkie et devons informer de tout problème sur la fréquence, et agir en cas de problème suivant des protocoles précis. » Il faut dire que ne devient pas commissaire qui veut. Il faut postuler dans la ligue motocycliste de votre région, puis participer à une journée de formation gratuite validée par un examen. « Toute personne motivée et un tant soit peu sérieuse dans l’approche y arrive » commente Antoine qui avait eu son examen à 16 ans !
Chaque année une semaine de vacances au bord des pistes : l’adrénaline et aussi du danger.
S’il est originaire de Tours, Antoine et Solange habitent dorénavant à Chartres. Ils vivent cette semaine de course comme une gageure, déposant chaque année une semaine de vacances pour venir aux 24H. « C’est une passion, un événement que nous attendons chaque année. La récompense c’est le fait de voir la course sans les grillages, et il y a l’adrénaline. En 2009, j’étais alors spectateur et on se trouvait dans la descente du virage de La Chapelle juste après la Dunlop. Une voiture est sortie de la piste : la Peugeot Pescarolo avec Benoit Treluier à l’intérieur. Les commissaires ont juste eu le temps de courir pour sortir de la trajectoire de la voiture sinon ils seraient morts. C’est donc dangereux et il faut toujours être concentré. »