C’est toujours un plaisir d’avoir Sébastien au téléphone, qui nous fait l’amitié d’être pour la 4ème fois interviewé dans notre spécial 24H du Mans en ce mois de juin 2025. Âgé de 46 ans, il savoure sa chance de poursuivre l’aventure des courses automobiles au plus haut niveau, sorte de «Golden Age» de l’endurance pour ce Manceau expatrié à Saint-Petersburg, en Floride depuis 2003. Il accomplit une saison 2025 bien chargée avec deux engagements majeurs en endurance : l’un au sein du Cadillac Hertz Team JOTA en WEC, partageant le volant de la n°38 avec Jenson Button et Earl Bamber, et l’autre avec Tower Motorsports en IMSA, aux côtés de John Farano et Sebastian Alvarez. Ces programmes exigent une adaptation constante et des performances optimales pour viser la victoire.
Quand avez-vous couru pour la première fois au Mans ?
En 1999, au volant d’une Porsche 911 GT2 pour Larbre Compétition. Malheureusement le moteur a lâché avant l’arrivée…
Vous y avez gagné quelques années plus tard…
En 2016 avec une Ford GT, co-pilotée par Joey Hand et Dirk Müller. Un grand souvenir. Et plusieurs fois 2ème, notamment en 2007 avec la Peugeot 908 en LMP1. La voiture n’avait jamais terminé une course ou une simulation de 24 heures ou quoi que ce soit de ce genre. Et de manière assez incroyable, l’équipe a terminé deuxième. C’était comme une Victoire, c’était génial !
Racontez-nous la course de l’an dernier…
On ne passe pas loin de la pole position, la voiture était bien avec peu de carburant embarqué. La course a été disputée dans des conditions dantesques point de vue météo, avec des périodes interminables de Safety Car. Malheureusement, nous avons perdu un élément aérodynamique assez tôt dans la course, tout en restant pourtant dans le coup jusqu’à la casse mécanique à cinq heures de l’arrivée…. On a quand même joué les trouble-fêtes au milieu des favoris qu’étaient Ferrari, Toyota ou Porsche.
Quels sont les nouveautés 2025 chez Cadillac ?
La voiture est inchangée, à part un boitier électronique en moins qui permet une meilleure gestion des systèmes. La grande nouveauté c’est le passage chez Hertz Team Jota, nouveau partenaire de Cadillac, qui présente l’un des plus beaux palmarès des écuries proto de l’endurance depuis 10 ans. L’autre nouveauté c’est l’arrivée de Jenson Buton, ex champion du monde de Formule 1. Il va nous apporter son expérience, sachant qu’on se connait depuis la F3 quand on a démarré ensemble (ils ont un an d’écart).
Le début de saison en WEC ?
C’est clair que Ferrari domine, derrière c’est plus serré. BMW a fait un grand bon en avant en exploitation de leurs voitures. Quant à nos performances, elles sont plutôt bonnes mais cela ne s’est pas encore concrétisé en course. Côté performance, on a vu comme souvent que la voiture est très compétitive sur un tour. En qualif, on est là. Le souci majeur, c’est dans le trafic, on perd plus d’appui aérodynamique que les autres, ce qui nous rend moins compétitifs en course.
Pensez-vous que Cadillac est en bonne position pour jouer la victoire au Mans ? Quelles seront les clés ?
Franchement, gagner au Mans serait fantastique, mais je pense que ça reste un peu ambitieux pour cette année. Cela dit, on a vu l’an dernier qu’on était dans le match, et avec un peu plus de vitesse de pointe cette saison ce qui devrait être le cas, on peut espérer être mieux placés. La clé sera vraiment d’optimiser notre package technique et humain, de ne rien laisser sur la table. Ce que j’espère surtout, c’est que 2025 soit une année de préparation solide, pour poser les bases d’une vraie saison de performance en 2026. Le projet a connu beaucoup de changements, notamment au niveau de l’équipe d’exploitation (Chip Ganassi Racing auparavant), donc on est encore en phase de construction.