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VINCENT BAUMESNIL (ACO) : « LE CIRCUIT EST UN PATRIMOINE QUI APPARTIENT AUX SARTHOIS »

Nous avons rendez-vous à 8H30 au siège de l’ACO. 

Filtrage Porte Nord, arrivée à l’accueil et Vincent Baumesnil descend nous récupérer pour 30 mn d’entretien. Nous découvrons un sarthois pure souche, fils de Michel Baumesnil qui a participé à la grande aventure de Jean Rondeau et de sa fabuleuse victoire de 1980 devant Porsche et Jacky Ickx (voir Le Petit Sarthois n°40). Et bien Vincent a baigné enfant dans cette aventure du sport automobile à taille humaine. Honorant les valeurs de son père, Vincent apporte à l’ACO cette fibre du sarthois ayant les pieds sur terre mais la tête dans les étoiles, conjuguant à merveille l’ambition d’être les meilleurs tout en restant simple et accessible à tous. Il est de tous les projets touchant le circuit point de vue spectateurs : fan zones, animations, gestion des flux, musée… Il vit pour faire de ce pôle dédié aux courses motorisées un lieu qui vit toute l’année, organisant des courses auto, moto, camions… Rencontre bien remplie aux multiples sujets en tenant dans le chrono des 30 mn… Top c’est parti !

Vous avez un parcours 100 % sarthois ?

J’ai grandi dans la Sarthe. Après mes études, j’ai travaillé avec Michel Ferté pendant 2 ans, avant de rejoindre l’écurie mancelle DAMS (8 ans) comme Team Manager. Jusqu’au jour où l’ACO cherchait quelqu’un pour remplacer Hervé Guyomard à la piste, parti à la retraite en 2006. De la piste j’ai élargi au fil des années mes responsabilités en récupérant la Direction Sportive de l’ACO – pendant une douzaine d’années j’ai géré le règlement sportif et technique du WEC. Au moment de la Covid 19 on s’est réorganisé, j’avais envie de faire autre chose. J’ai aussi ralenti les déplacements nombreux et je me suis concentré sur le circuit du Mans. Depuis 4 ans j’ai donc en charge tous les événements du circuit et la coordination, notamment les 24H du Mans. J’encadre 80 permanents et 6000 personnes pendant les 24H, avec les commissaires de piste.

Comment expliquer le succès des 24H du depuis 4 ans ?

Je rappelle qu’en 2020 avec la crise que l’on sait nous avons eu très peur, nous avons dû faire des sacrifices pour traverser cette période noire pour l’événementiel. Quant au rebond exceptionnel, je vois 3 grandes raisons à mon sens : d’abord les départs d’Audi et Porsche de la LMP1 nous ont poussé à travailler sur un nouveau règlement et l’harmonisation avec l’IMSA américain. La baisse des coûts pour les écuries a permis un appel d’air incroyable et le retour des grands constructeurs en Hypercar. Le public voit d’année en année un plateau toujours plus beau. Ensuite le centenaire des 24H du Mans a catalysé notre rebond : nous avons haussé le nombre d’animations, doper l’expérience spectateurs. Les résultats ont été incroyables et c’est devenu le nouveau standard que l’on a finalement prolongé. Enfin la période post covid a engendré un engouement pour l’événementiel en général : beaucoup de billetteries sont en « Sold Out ». Chez nous avant la C19 on vendait des billets jusqu’en juin, maintenant tout part en une semaine ! Et nos autres événements cartonnent aussi : le GP Moto, les 24H camions, Le Mans Classic… Reste les 24H Moto un peu plus en dedans mais on y travaille.

Vous avez beaucoup œuvré à aussi à améliorer le confort au circuit, quelles sont les grandes évolutions ?

Nous avons rédigé un schéma directeur pour structurer les investissements sur le long terme. Un nouveau PC sécurité, un Centre Médical Piste à la pointe ont vu le jour, des nouvelles passerelles pour fluidifier la circulation des spectateurs. Nous avons créé des fanzones et étoffer nos structures de confort (restauration, zones de repos, sanitaires, voies de circulation). Deux grands projets visent aussi à désaisonnaliser l’accueil du public : l’agrandissement 

du musée des 24H qui deviendra en 2026 le plus grand et le plus moderne des musées automobiles du monde ; et la construction d’un hôtel 4* sur le circuit de 104 chambres luxe avec vue sur la piste (2027). L’objectif est de fédérer un vaste pôle d’activité, en complément du «Porsche Expérience Center» et de toutes les activités autour du Bugatti.

Où en êtes-vous sur les énergies vertes, et notamment le projet H24 avec l’hydrogène ?

Nous continuons d’avancer sur l’hydrogène. Nous avons pris un peu de retard du fait de la complexité de l’adaptation de nos structures à ce nouveau carburant d’avenir. Nous aurons un village hydrogène aux 24H, et nous poursuivons nos développements pour voir un jour concourir des voitures en Hypercar avec de l’hydrogène. La politique RSE (Environnement) est une priorité à l’ACO. Je rappelle d’ailleurs que toutes les voitures aux 24H roulent avec un carburant vert à base de déchets de la filière viticole. Le carburant des 24H sent vraiment la Grappa !

Un dernier message à transmettre aux sarthois ?

J’aimerais dire que nous sommes fiers du travail accompli depuis quelques années pour développer la relation entre le circuit du Mans et les sarthois. Ainsi nous avons ouvert le circuit le vendredi après-midi – organisé le roulage des voitures en ville le samedi – proposé des séances de dédicaces en ville – aider à l’animation du territoire avec tous les événements de la semaine des 24H. Nous avons conscience que tout le monde ne peut pas obtenir un billet. Le circuit est inscrit au patrimoine local et il appartient aux sarthois, nous ne voulons surtout pas apparaître comme des extra-terrestres, mais plutôt comme des sarthois passionnés de sport automobile au service de leur patrimoine.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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