Ils sont 1700 commissaires de piste à se relayer toutes les 4 heures le long des 34 postes répartis sur plus de 13 kilomètres. Leur mission ? Transmettre les différents faits de course à la Direction de course et intervenir en cas d’incident pour secourir les pilotes, enlever les voitures accidentées, ou agiter leurs drapeaux. Nous avons rencontré Fabrice Blot, commissaire de piste depuis 30 ans, qui est placé au poste 32-33 depuis 2001. Chaque année il vient du Maine-et-Loire avec sa femme et ses filles – elles aussi commissaires – et campent avec leur tente pour encadrer bénévolement la plus grande course automobile du monde.
Tout commence par un examen et une licence
Pour devenir commissaire, il faut obtenir une licence suite à une formation d’une journée avec l’ACO. Il y a 30 ans, Fabrice Blot a attrapé le virus et nous raconte ses débuts. « C’était en 1994. Mon père était contrôleur aux 24H, il plaçait le public. Nous campions au camping bleu et moi enfant j’allais voir les courses. À mes 18 ans, j’ai écrit à l’ACO pour postuler comme commissaire, ils m’ont répondu en me proposant de venir à un examen un dimanche à Maison Blanche. J’ai obtenu ma licence et dès l’année suivante j’ai fait ma première année de commissaire » raconte Fabrice qui avait beaucoup appris avec les collègues plus chevronnés. « À l’époque j’étais au poste 55 dans la ligne droite des Hunaudières ». Depuis le circuit s’est modernisé et la sécurité a beaucoup progressé.
La sécurité a beaucoup progressé en 30 ans
« Sur mon secteur 32-33, avant il y avait de grands murs en béton, et parfois les voitures tapaient. Ils ont disparu et c’est vrai que les accidents engendrent aujourd’hui moins de dommages, y compris pour les pilotes. Pareil pour la gestion des incidents de course par la Direction. Avant on se précipitait sur la piste et les Safety cars arrivaient. Aujourd’hui la Direction met en place des slow zones, et nous devons attendre l’ordre au talky-walky pour intervenir sur la piste » précise Fabrice qui a communiqué le virus à ses deux filles. « L’aînée Éloïse m’a rejoint il y a 3 ans, la cadette Clotilde il y a 2 ans. Seule Éloïse participe aux 24H voitures, elle est avec moi sur le poste. » C’est donc en famille que notre équipe arrive le vendredi soir au camping. Retrouvaille avec les autres collègues, tous bénévoles, qui partagent tous la même passion. « Il y a une vraie connivence entre commissaires, c’est un peu comme une grande famille. »
Bénévoles certes, mais pourtant de plus en plus de demandes
Il existe trois grades de commissaire : le A (chef de poste et d’équipe), le B (commissaire qui peut officier à l’international) et le C (commissaire n’ayant que la licence pour le territoire français). Pour évoluer en grade, il faut effectuer un nouvel examen. Il est important de noter qu’un commissaire peut, aussi bien, officier sur les grands prix que sur les rallyes ou encore les courses d’endurance. Le statut de commissaire plaît et ce depuis deux ans et le GP Explorer des youtubeurs qui a intéressé les jeunes et attiré leur attention vers les sports auto. Les chiffres fournis par la Fédération française de sport automobile (FFSA) confirment ces dires. En 2022, 5.970 commissaires ont été recensés contre 6.952 début 2024. Chaque commissaire est équipé d’un talkie-walkie, d’un casque et de tenues oranges. Ces bénévoles sont essentiels aux 24H du Mans, dernière course dans le monde à fonctionner ainsi.