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LOÏC DUVAL, UNE RÉFÉRENCE DE L’ENDURANCE AU VOLANT DE LA 9X8

Inscrit sur la 9X8 n°94 aux côtés de Malthe Jakobsen et Stoffel Vandoorne, Loïc Duval poursuit une belle carrière de pilote d’endurance avec Peugeot Sport. Ayant démarré sa carrière en endurance au Japon, il garde le pays du soleil levant dans son cœur, tout comme le circuit des 24H du Mans où il a déjà gagné en 2013. Cette victoire mythique au sein d’un équipage composé de Tom Kristensen et Allan McNish, il était allé la chercher (pole position) et le Français a souvent impressionné par sa rapidité sur un tour. C’est peut-être pour cette qualité qu’Alain Prost le voyait comme un futur pilote de F1… Toujours extrêmement solide après 17 années en Endurance, Loïc Duval est sans conteste l’une des références de la discipline.

Comment est née cette passion du sport automobile ?

Enfant je faisais du motocross avec mon père autour de Chartres. Mais comme j’ai pris quelques grosses chutes mon père m’a mis au karting vers l’âge de 11 ans. J’ai beaucoup couru sur le circuit Alain Prost, comme c’était à 1h de route de la maison.

Le passage du karting à la voiture s’est fait à quel moment ?

Mes bons résultats en karting en 1998 (victoire en Coupe de France en 1998 et une troisième place en championnat d’Europe à Valence) m’ont permis de décrocher une bourse par la FFSA pour participer à la Formule Campus, catégorie d’entrée des monoplaces. J’avais remporté neuf victoires et autant de pole positions ! Puis j’ai fait en 2003 le championnat de France de Formule Renault 2.0, où j’avais remporté le titre.

Et vos débuts en endurance se font au Japon, pays resté dans votre cœur ?

C’était fin 2005, j’avais 23 ans et je bouclais ma saison de F3 Euroseries. J’avais été sollicité pour un test à Suzuka avec une équipe 100 % japonaise, celle de Satoru Nakajima. Je n’avais jamais mis les pieds sur ce circuit et je ne connaissais pas du tout la voiture. Et à cette époque, les simulateurs n’existaient pas ou en tout cas pas dans des formes aussi développées qu’aujourd’hui. Après ce test, j’ai reçu une proposition de la part de Nakajima, ma première proposition en tant pilote professionnel. J’allais être payé pour rouler ! Je suis rentré en France et j’ai pris ma décision, seul, assez rapidement. L’éloignement, l’orientation de carrière par rapport à la F1, pouvaient m’interroger. J’avais choisi le Japon. Je me suis donc installé début 2006 à Gotemba, à côté des locaux de l’équipe. En piste, ça a très bien commencé puisque j’ai gagné la première vraie course de la saison à Suzuka. Mon intégration était réussie. J’y suis resté 6 ans de 2006 à 2012, remportant le titre Formula Nippon en 2009.

Revenons en France, comment résumer vos courses aux 24H du Mans ?

En 2008 j’ai participé à mes premières 24H du Mans avec Hugues de Chaunac dans le baquet d’une Courage-Oreca à moteur Judd. J’avais terminé 8e au général. Ensuite j’y suis retourné en 2010 avec la Peugeot 908, on avait cassé à 25 minutes de l’arrivée alors qu’on jouait le podium… Puis avec Audi on a gagné en 2013 avec les deux pilotes de légende Tom Kristensen et Allan Mc Nish. J’étais pas mal cette année-là en prenant la pole en 3’22’’… Mais la tragédie d’Alan Simonsen avait rendu cette victoire très amère… Puis en 2014, cela avait été un mauvais souvenir avec une violente sortie de route… En 2015 nous avions terminé 4e, puis 3e en 2016. Ensuite j’ai concouru 3 années avec ORECA, et enfin depuis 3 ans c’est la belle l’aventure Peugeot Sport.

Comment percevez-vous le circuit des 24h ?

Pour nous pilote et les équipes techniques c’est un peu comme une finale de coupe du monde ! Les Hypercars sont pensées pour Le Mans – Tous les développements techniques sont optimisés aux 24H – Le tracé comporte beaucoup d’enchaînements rapides avec partout des situations de dépassements. Et cette ligne droite des Hunaudières on est sur une route départementale ! Indianapolis c’est le juge de paix ! Idem pour le virage Dunlop avec le premier freinage en montée avec cette roue là-haut… Sans compter l’atmosphère avec des relais de nuit qui apportent leur lot de stress… Nous les pilotes nous sommes comme la pointe de l’épée de ces grandes aventures techniques, humaines… Nos équipes comptent sur nous pour valoriser leur travail, cela met beaucoup de pression et il faut prendre des risques tout en veillant à ramener la voiture aux stands, pas simple…

Quelles sont les nouveautés de la 9X8 ?

Pas de grandes évolutions. Juste de légères améliorations sur les suspensions, la géométrie, les freins… aussi un peu de hardware. Quant aux softwares, ils sont en évolution constante par un travail étroit avec notre partenaire CapGemini. Quant au nom 9X8, le 9 caractérise les véhicules de compétition extrêmes de la marque (telles que les 905 et les 908), le X les technologies de transmission intégrale et de motorisation électrique, et le 8 correspond aux modèles contemporains de la marque. Et bien entendu nous aimons le clin d’oeil aux sarthois car 9X8 = 72.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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