Journée découverte du métier de maroquinier

AUDREY, INSEMINATRICE : « ON ME SURNOMME LA MAGICIENNE »

Audrey Pomaret, c’est un petit bout de femme, volubile, passionnée.  Son métier : inséminatrice de juments. En clair, elle fait des juments de futures mamans. Dans son laboratoire, niché au cœur du Perche,  au Haras des Landes, à Saint-Germain de la Coudre, à la lisière de la Sarthe, elle prépare et sélectionne ses paillettes avec soin. Elle est connue des éleveurs de chevaux bien au-delà des frontières sarthoises et ornaises.

Audrey Pomaret insémine une jument

Comment vous est venue cette passion pour la reproduction ?

Enfant, j’habitais Parigné-le-Pôlin, dans le Sud-Sarthe, pas très loin d’un centre équestre.  J’étais toujours fourrée là-bas. J’ai fait très jeune mes premiers concours hippiques. J’ai toujours eu une passion pour les chevaux. J’ai donc passé un  bac pro CGEA (conduite et gestion d’une entreprise agricole), puis un BEPA élevage équin. Un jour, j’ai fait un stage ici, au Haras des Landes, à Saint-Germain de la Coudre, (à deux pas de La Chapelle-du Bois). Il y avait un camion d’Equitechnic en charge de la reproduction équine. C’est là que j’ai eu un flash. Je voulais faire de la reproduction. J’ai alors passé ma licence d’inséminateur équin, suivie du diplôme de chef de centre d’insémination artificielle équine.  

En quoi consiste le travail d’un inséminateur équin ?

Ici, nous ne faisons pas de monte au naturel. Je prélève sur les étalons la semence (du sperme frais). Ensuite, dans mon labo, je prépare cette semence, je filtre les dépôts, j’examine le nombre de spermatozoïdes, je regarde au microscope s’ils sont vigoureux. Puis, j’insémine cette semence dans les juments. Je mets aussi quelques doses au réfrigérateur qui seront utilisées pendant la journée et le lendemain. 

Qui choisit les étalons ?

Ce sont les propriétaires qui choisissent leurs étalons.  Pendant la saison de monte, nous avons plusieurs étalons au haras. Je propose aussi des paillettes d’étalons extérieurs. Je reçois  ces paillettes congelées, conservées dans de grosses bonbonnes d’azote liquide. 

Les propriétaires viennent de loin parfois pour vous confier leurs juments.  Pourquoi ?

On me surnomme « la magicienne », la « faiseuse de miracles ».  Mais en fait, c’est énormément de travail. Quand on me confie une jument, je surveille ses ovulations. En période d’insémination, je me réveille plusieurs fois par nuit pour aller voir les juments. Et si c’est le bon moment, quelle que soit l’heure, je n’attends pas.  Et puis, je ne peux pas confier tous mes petits secrets (rires). C’est aussi beaucoup de questionnements, et  bien sûr du feeling. 

C’est un métier très physique ?

Oui, c’est vrai, c’est physique. Mais il n’y a pas besoin de force. Le moment le plus physique, c’est le prélèvement des étalons que j’effectue avec l’aide de Jérémy,  mon mari. C’est lui qui, au quotidien, s’occupe des étalons, les présente aux propriétaires de juments.  Il est le gérant- propriétaire de ce haras et il est aussi étalonnier. Mais j’avoue qu’étant petite, il me faut un petit tabouret pour inséminer les juments (rires).

Combien de temps dure la saison de la monte ?

C’est un travail saisonnier mais qui commence tôt dans l’année, dès février,  car nous inséminons en premier les chevaux de course, les trotteurs et les galopeurs. Il est important pour les propriétaires de ces poulinières que les poulains naissent tôt dans l’année.  Pour les chevaux de sport, la période se termine plus tard, en septembre. 

L’hiver, nous nous occupons de l’entretien du centre, des clôtures, des chevaux confiés, du sevrage des poulains. Il y a toujours à faire. Nous sommes quatre à travailler ici, Jérémy et moi et deux salariés. 

Quelles sont les qualités requises dans ce métier ?

Il faut être calme et détendu pour réussir une bonne saillie. Notre mental se répercute sur les juments.  Si on est doux et gentil, cela se passe bien.

Cela demande beaucoup de travail !

Oui, on ne compte pas nos heures, car après, il y a tout l’administratif. Il faut être très organisé et méthodique. Je fais en principe tout au fur et à mesure. Quand la saillie se passe la nuit, je mets des Post-it partout pour, au réveil, remplir correctement les registres.

Avez-vous de nouveaux projets ?

Oh oui, nous avons profité de l’hiver pour installer un nouveau  laboratoire avec hotte, un endroit stérile, car je vais faire du transfert d’embryon. J’attends l’agrément. 

                                                                                                                                Catherine GILOT

Ecurie- Haras des Landes                                                                                          61130 Saint-Germain-de-la –Coudre. 
   Tél : 02 43 93 36 50 – 06 71 68 94 51.                                                                                                                                  www.harasdeslandes.com

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

Journée découverte du métier de maroquinier

Nous suivre

Vous aimez la Sarthe ? Alors vous aimez le Petit Sarthois… Suivez-nous ;-)

PUBLICITÉ