L'ecrin du Buisson

CÉDRIC LYARD : « LA SARTHE, LE LIEU OÙ IL FAUT ÊTRE »

Cédric Lyard se sent bien dans la Sarthe, chez Laurent et Blandine Bousquet.

Champion olympique à Athènes, en 2004, par équipe en concours complet d’équitation, Cédric Lyard a choisi la Sarthe pour s’installer, il y a deux ans, à l’invitation de Laurent et Blandine Bousquet (Le Petit Sarthois n°4 page 23). C’est à Teloché qu’il entraîne Unum de’Or pour le 5 étoiles de Burghley en Angleterre. Interview détendue avec un cavalier qui ne se prend pas au sérieux.

Vous revenez de Badminton, comment cela s’est-il passé ?

Pour mon cheval, Unum de’Or, c’était un peu tôt dans l’année et cela ne s’est pas très bien passé sur le cross. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je reviendrai à Badminton (rire). Mon objectif maintenant, c’est le complet 5 étoiles de Burghley en fin d’année, également en Angleterre. Avant, il y aura la pro 1 à Vittel, un  complet 4 étoiles en Hollande et le trois étoiles du Pin.

Vous entraînez également de jeunes chevaux ?

J’ai qualifié deux chevaux de 5 ans pour la finale de Pompadour : Hyleos du Valois et Hulior du Ruisseau que sa propriétaire m’amène une fois par semaine pour que je l’entraîne.

J’ai aussi Grand Soir, un nouveau cheval de 6 ans, acheté à plusieurs (Laurent Bousquet, mon frère et deux autres personnes). C’est un cheval qui a du potentiel. Cette année, il fait de petites épreuves.  Mais l’an prochain, il intègrera le circuit des 7 ans.

Comment êtes vous arrivé en Sarthe ?

C’est Laurent Bousquet, un ami de longue date, sur une idée de Blandine, qui me l’a proposé.  J’étais à Bordeaux, mais c’est dramatique pour le Concours complet. Je me suis alors rapproché de Laurent et on a conclu un deal à la fois amical et professionnel : il me coache, on fait aussi du commerce de chevaux  et du coaching.  Je suis arrivé ici après le confinement. La Sarthe, c’est la région où il faut être pour faire du complet. Ici, on est au centre des concours et puis il y a le Boulerie Jump, juste à côté.  C’est un outil formidable.  Le terrain de cross est magnifique. C’est un lieu qui dynamise la filière. C’est important !

En plus, en Sarthe, on perd quelques degrés et c’est mieux pour les chevaux. Il y a de l’herbe et moins de bestioles. En revanche, l’hiver, c’est terrible ! Il y a une chape. On ne voit pas le jour ! (rires)

Vous ne montez plus autant de chevaux qu’avant, c’est un choix ?

C’est un choix professionnel : avant, j’ai monté jusqu’à 15 chevaux par jour. Maintenant, je me tourne davantage vers le coaching.  Je vais coacher une équipe étrangère. Là,  aujourd’hui par exemple, je ne vais travailler que deux chevaux. Je me fais plaisir.

Et vous compter rester longtemps dans la Sarthe ?

Je vais y rester tant qu’il y a du travail. Avec Laurent, il y a une mise en commun des compétences. Cela se passe bien et je travaille dans de bonnes conditions. Ses écuries sont top : manège,  piste de galop, carrière de dressage et carrière d’obstacles avec un très bon sol.  C’est formidable ! Nous sommes au calme (rugissement des voitures des 24 Heures. Eclats de rire).  Sauf aujourd’hui avec les 24 Heures ! Et puis, mon vieux cheval, Cadeau du roi, coule ici  une retraite paisible. Je lui amène des carottes ! 

Bordeaux ne vous manque pas trop ?

Je descends une fois par mois pour coacher quelques élèves. Et il y a ma fille, Elora, qui monte en amateur +. Avec sa maman, on lui a donné cette passion du cheval. Mais elle ne veut pas en faire son métier. C’est une sportive (sourire de fierté). Elle fait Staps. Elle vient me groomer quand elle peut. 

Vous avez reçu la légion d’honneur. Comment l’avez-vous vécu ?

C’était après Athènes. C’est Jacques Chirac qui me l’a remise. C’était sympathique. Mais j’étais un peu gêné. Je ne suis pas un ancien combattant. J’ai compris que c’était une reconnaissance pour la mise en avant de la France en compétition. Cela ne me fait pas sauter mes contraventions pour autant (rires).

Et les JO ?

En fait, je suis plus attiré par les complets 5 étoiles qui conviennent mieux à mon cheval. Ce n’est pas un grand dresseur, mais le cross long lui convient. Maintenant, le niveau des JO a baissé, pour permettre de faire entrer de nouvelles équipes d’autres pays. Sportivement, c’est moins fort qu’un 5 étoiles. Mais si ça se présente, j’y participerai avec plaisir.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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