En 2021, pour sa première saison de compétition, l’Hypercar GR010 HYBRID de 700 chevaux de TOYOTA GAZOO Racing a emporté les 24 Heures du Mans et les deux Championnats du Monde, constructeurs et pilotes. Elle revient au Mans pour une course qui s’annonce encore palpitante dans la catégorie Hypercar.Nous avons rencontré David Floury (diplômé ESTACA promotion 1998), General Manager Chassis et Power Train chez Toyota Gazoo Racing. Autant dire qu’il dirige le cœur de la technologie dans la meilleure écurie de course d’endurance. Nous l’avons interviewé alors qu’il était à Portimão au sud du Portugal, pour faire tourner les voitures, à quelques semaines du grand événement de juin.
Quelles en sont les évolutions de la Toyota GR010 en 2022 ?
La GR010 HYBRID 2022 utilisera des tailles de pneus et de roues différentes de celles de l’année précédente. À l’avant, les roues seront équipées de pneus Michelin 29/71-18 tandis qu’à l’arrière, des pneus 34/71-18 seront montés sur des jantes de 14 x 18 pouces. À la suite de ce changement, de petites modifications ont été nécessaires sur la carrosserie pour maitriser le flux d’air et rester dans la fenêtre de performance aérodynamique autorisée par la réglementation. Les plus visibles de ces modifications ont entrainé un agrandissement de l’aileron du capot moteur et des ailettes situées aux extrémités de l’aileron arrière. Côté mécanique, la GR010 HYBRID est globalement inchangée. Cependant, les réglages de son moteur 3,5 litres ont été ajustés pour l’adapter au nouveau carburant 100 % renouvelable qui est introduit en WEC cette année. Ce carburant, fabriqué à partir de résidus de vin et de matières agricoles, réduit les émissions de CO2 d’au moins 65 %.
Quels sont les changements concernant les pilotes ?
Kamui Kobayashi remplace Kazuki Nakajima, devenu en janvier Vice Chairman de TOYOTA GAZOO Racing Europe. Kamui pilotera la GR010 HYBRID n°7, aux côtés de ses co-Champions du Monde Mike Conway et José María López. Ryo Hirakawa rejoint quant à lui la voiture n°8, aux côtés de Sébastien Buemi et Brendon Hartley. Ryo, qui a participé aux 24 Heures du Mans dans la catégorie LMP2 en 2016 et 2017, est prêt pour sa première saison compète en WEC après un entrainement intensif lors des essais de pré-saison et dans le simulateur.
Parlez-nous de cette course des 24H du Mans que vous connaissez bien…
C’est toujours un plaisir de venir aux 24H du Mans : pour nous c’est la course de l’année. Nous avons longtemps joué de malchance comme en 2016 où on a perdu la course dans le dernier tour. Le long circuit rend complexe les réglages – c’est un circuit très rapide, la route est souvent bombée, il y a quelques micro-trous. Et bien entendu les impondérables d’une course, plus importants qu’ailleurs du fait de la durée sur 24H : météo, trafic, traces d’huile… C’est ce qui en fait son charme et son côté indomptable. C’est LA course à ne pas rater, y compris pour les japonais. Je vais vous raconter une anecdote : on avait fait le pari qu’en cas de victoire on irait tous faire l’ascension du Mont Fuji. Au cours de la descente, on a croisé pas mal de gens et tous les japonais nous félicitaient pour la victoire. La course est beaucoup regardée au Japon, comme partout dans le monde.
Qu’est ce qui fait la force de cette Toyota GR010 ?
Indiscutablement son moteur hybride avec une transmission à quatre roues motrices. Pour cela, on retrouve sous le capot un moteur thermique V6 bi-turbo de 3,5 litres qui développe 680 ch. Toute cette puissance issue du bloc thermique est envoyée aux roues arrières. Ce moteur conventionnel est associé à un moteur électrique de 272 ch développé par AISIN AW et DENSO. Celui-ci transmet sa puissance aux roues avant. La puissance totale combinée est bridée à 500 kW (680 ch.).
LES 24H : UNE COURSE MAGIQUE & IMPRÉVISIBLE
2016 : LE CAUCHEMAR POUR TOYOTA
La Toyota n° 6 filait vers la victoire, mais elle a stoppé avant d’entamer son dernier tour. Pour la 19e fois, la marque japonaise échoue à remporter les 24 Heures du Mans. Pourtant, jamais pendant le tour de l’horloge les Toyota n’ont été inquiétées. Mieux, pendant toute la nuit, les deux prototypes menaient la course et se sont battues à armes égales avec la Porsche n° 2. Il a donc fallu attendre le dernier tour pour constater le premier problème technique d’une Toyota. Le scénario a basculé alors qu’il ne restait que 13 kilomètres à parcourir… 1 seul tour sur 384 !
2018 : LE PARADIS POUR TOYOTA
Dominateur de bout en bout, Toyota a été à la hauteur de l’enjeu et remporte la 86e édition des 24 Heures du Mans. Un magnifique doublé, avec Fernando Alonso (quel pilote !), Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima couronnés. Toyota s’impose avec un doublé et peut se vanter d’avoir eu la mainmise sur cette 86e édition des 24 Heures du Mans. Jamais une autre voiture ne s’est invitée à l’une des deux premières places de l’épreuve. Les TS050 Hybrid ont tenu la place que l’on attendait d’elles. Les Japonais sont venus à bout de la plus grande course d’endurance au monde.