Il dispute cette année le championnat du monde d’endurance (WEC) pour la nouvelle équipe britannique Vector Sport. Le Sarthois a (presque) tout gagné en Endurance. Il a remporté sa course nationale, les 24 Heures du Mans, en GTE Pro pour Ford Chip Ganassi Racing en 2016, terminé deux fois deuxième au classement général avec Peugeot Sport, remporté deux fois les 24 Heures de Daytona – une fois au général en 2014 et une deuxième en catégorie GTLM en 2017 ainsi que les 24 Heures de Spa 2002 sur une Viper. Il est aussi le tenant du titre des 12 Heures de Sebring (Cadillac). Il a été sacré champion Champ Car World Series à quatre reprises de 2004 à 2007 (Indy Car). Le Français va donc retrouver la Sarthe en proto dix ans après sa dernière apparition en 2012 en LMP1 avec la Dome S102.5-Judd de Pescarolo Sport. Sa campagne 2022 sera chargée puisqu’il roulera aussi en DPi en IMSA au sein du Cadillac Chip Ganassi Racing.
D’abord comment se passe votre vie aux Etats-Unis ?
Nous faisons construire une maison à Saint-Petersburg près de Tampa Bay. Nos enfants âgés de 12 et 15 ans se plaisent bien. Nous avons conscience de notre chance et pour l’instant nos projets sont ici. Concernant les courses, je suis engagé en IMSA avec Cadillac, le championnat d’endurance américain. Nous avons gagné en avril à Long Beach, donc tout va bien (pôle-position et victoire après une remontée fantastique de Sébastien qui était parti à la faute en début de course).
Bientôt de retour au Mans… Parlez-nous de cette course des 24h ?
Mes dernières 24H c’était avec Ferrari en 2020 (4ème en GTE Pro). Là je reviens en proto en LMP2, avec une concurrence très relevée. J’ai dit oui à Gary Holland, le patron de Vector Sport car il a de belles ambitions, et je l’aime bien. Cela va aussi me permettre d’emmagasiner de l’expérience en Proto pour peut-être un jour venir avec Cadillac. De surcroit, on a une bonne équipe avec Nico Müller – pilote officiel Audi – et Ryan Cullen, un pilote au fort potentiel.
Qu’a-t-elle de si particulier cette course ?
D’abord un kilométrage atypique sur route avec pas mal d’angles notamment aux Hunaudières. Donc quand tu doubles c’est compliqué. Mais il y a de grandes lignes droites, on prend plus de 300 km/h à différents endroits. Physiquement ça va car on a beaucoup de temps de récup mais mentalement c’est plus dur car les aléas sont légion… la météo, le trafic… Il faut être concentré sur tout.
Qu’est ce qui fait les différences en course ?
Le circuit je le connais mais il faut s’accorder avec la voiture. Chaque pilote a son style de pilotage. Donc la difficulté c’est d’adapter les réglages de la voiture au trio de pilotes. Les différences se font souvent sur le dernier secteur : après le virage d’Indianapolis, dans le secteur du virage Porsche notamment. Il y aussi les freinages aux chicanes de Mulsanne et d’Arnage. Il faut sentir les choses. Quand t’arrives à plus de 300 avec relativement peu de charges aérodynamiques parce qu’au Mans on roule avec peu d’appuis… c’est assez fin… c’est facile de bloquer une roue et donc c’est assez erratique pour les pilotes amateurs, un coup tu freines trop tard, un coup tu freines trop tôt…. La régularité des bons chronos c’est plus dur pour les moins expérimentés.
Et quelles sont les différences avec l’Indy car ?
Déjà aux États-Unis le public a accès aux paddocks. Et même si au Mans c’est 300 000 personnes, ils se répartissent sur 13 km. A Indianapolis c’est 300 000 personnes dans quelques tribunes Cela peut être très impressionnant quand le public s’enflamme. Niveau conduite une bonne partie du savoir-faire réside dans le choix du moment où tu prends l’aspiration. Cela se joue sur des petits détails. De plus en Indy car, les écarts sont infimes alors que sur des circuits en Europe les différences sont plus grandes. La concurrence est énorme, notamment aux 500 miles d’Indianapolis. Me concernant, je prends une autre voie, celle de l’endurance, IMSA aux E-U, et WEC en Europe. J’ai la chance d’avoir signé avec une écurie officielle, je m’éclate et je pense avoir encore de belles années devant moi.
Le championnat du monde d’endurance FIA (FIA World Endurance Championship ou FIA WEC) est un championnat de course automobile organisé par l’Automobile Club de l’Ouest sous le parrainage de la FIA. Cette compétition d’endurance rassemble des voitures de type sport-prototypes pour les catégories Le Mans Hypercar et Le Mans Prototype ; et de type grand tourisme pour les catégories LMGTE. Les circuits les plus connus sont Le Mans, Spa, Silverstone, Nürburgring, Sebring, Monza, Fuji….
Le WeatherTech SportsCar Championship est un championnat automobile américain d’endurance organisé par l’International Motor Sports Association (IMSA). Cinq catégories : la catégorie reine est la Daytona Prototype International (DPi) : voitures basées sur celles de la catégorie LMP2 de l’Automobile Club de l’Ouest, avec une certaine liberté laissée aux constructeurs automobiles (Acura, Cadillac, Mazda et Nissan en 2019) sur le développement de la carrosserie et du moteur. 15 circuits dont Daytona, Indianapolis, Long Beach, Sebring….