Le Haras d’Auvine, à Savigny-sur-Braye, c’est l’histoire familiale d’une passion : deux sœurs qui poursuivent le rêve de leur grand-père. L’une, Julie Delapierre élève des fjords ; l’autre, Amandine Petersen, monitrice d’équitation, les débourre. Et les deux jeunes femmes partagent leur passion avec leurs cavaliers et même des résidents de maisons de retraite.
« Notre cavalière la plus âgée a 96 ans. Elle a même participé à un défilé à Vendôme » , annonce en riant Julie, l’aînée des deux sœurs, gérante du Haras d’Auvine, situé aux confins de la Sarthe et du Loir-et-Cher, à Savigny-sur-Braye, à quelques kilomètres de Saint-Calais.
Car l’originalité de cette structure familiale, outre l’élevage des fjords et les cours classiques d’équitation, c’est qu’elle travaille aussi avec des Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et des personnes présentant un handicap.
« Nous accueillons les cavaliers à partir de 3 ans, mais après il n’y a pas de limite», lance Amandine, qui dispense les cours d’équitation. « Nous avons environ 90 cavaliers et nous travaillons avec deux Ehpad, à Vendôme et Montoire et avec le Foyer de vie de Saint-Calais ».
Des cours avec des personnes de 80 ans
« Pour les résidents des Ehpad, monter à cheval développe leur motricité. Ce sont des personnes autour de 80 ans. Le contact avec les chevaux leur fait un bien fou. Ça les calme. J’ai même vu un résident atteint de parkinson, qui arrêtait de trembler quand il brossait son cheval. Les personnes du Foyer de vie sont plus autonomes. On fait beaucoup de jeux à cheval. Cela développe l’esprit d’équipe. On travaille en lien avec les éducateurs. Et c’est génial. On participe aussi aux fêtes du Foyer. Je crois qu’on les rend heureux ainsi que leurs familles ».
Quand elle évoque le plaisir partagé avec ces cavaliers, Amandine est intarissable. « Ces séances, aussi bien pour les résidents d’Ehpad que pour ceux du Foyer de vie, sont des moments privilégiés. Ils échappent à leur quotidien. Ils créent du lien avec les chevaux. Et c’est super !».
DES FJORDS, L’HÉRITAGE ET LE RÊVE DU GRAND-PÈRE
C’est Julie, l’aînée des deux sœurs, qui a d’abord repris le Haras d’Auvine. « C’est notre grand-père qui a commencé l’élevage des fjords. Il avait une ferme et des percherons et cherchait des chevaux robustes, rustiques, à l’entretien facile, et qui mangeaient moins », raconte la jeune femme en riant.
En fait, le grand-père cherchait un comtois ou un haflinger, mais finalement, son choix s’est porté sur un fjord, race qu’il avait vue au Salon de l’agriculture, séduit par son côté atypique : crinière bicolore et robe beige. Ce fut le début de l’élevage des fjords d’Auvine.
Julie a progressivement abandonné les volailles et les lapins pour se consacrer uniquement à l’élevage des fjords. C’est elle qui gère l’élevage : monte en main, naissances, vente des poulains… « mais c’est Amandine qui les débourre ».
« Ce sont nos enfants »
« Je fais naître 8 poulains maxi par an. L’an prochain, nous en aurons 7. On essaie d’en garder un par an. Ce sont des chevaux gentils, polyvalents, affectueux », ajoute l’éleveuse. Sa sœur poursuit : « On les connaît par cœur. Ils s’adaptent à tous les cavaliers : aux enfants, aux personnes âgées. Ce sont un peu nos enfants. On vit avec eux et pour eux »
Carrousel
Les fjords d’Auvine participent régulièrement à des manifestations : comice de Saint-Calais, spectacle de carrousel. « C’est drôle, dès qu’ils entendent la musique, ils sont à fond. En fait, ils aiment jouer avec nous », rapporte Amandine.
L’élevage compte une trentaine de fjords, dont deux entiers pour la reproduction, mais l’écurie accueille en plus une douzaine de chevaux de propriétaires, toutes races confondues.
Contact : Haras d’Auvine, Elevage de fjords, Julie Delapierre, 41360, Savigny-sur-Braye, tél 06 74 15 21 84. Cours d’équitation tous niveaux, Amandine Petersen : 06 33 12 26 45.
Interview mené par Catherine GILOT