L'ecrin du Buisson
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LA GAZETTE ÉQUESTRE – NOVEMBRE 2020

Depuis 2013, Thomas Carlile est double champion du monde de concours complet des chevaux de 6 et 7 ans avec Tenareze et Sirocco du Gers. Ce doublé est historique. Aucun cavalier ne l’avait fait avant lui. Depuis les victoires s’enchaînent avec les jeunes chevaux ou il obtient des résultats exceptionnels chaque année. Il monte à cheval depuis ses 11 ans. Tous les jours. Tôt le matin. Tard le soir. Par tous les temps. Il dit que ses chevaux sont les plus aguerris. Il les fait grandir. Il aime « leur sang » et leur détermination, identique à la sienne. Thomas est un cavalier dans la recherche permanente de la performance. A 33 ans, il s’entraine pour être le meilleur. Compétiteur dans l’âme, homme de cheval et entrepreneur responsable, Thomas a rejoint la Sarthe il y a peu à Savigné-sous-le-Lude. Désormais installé au Domaine du Graffard, il a su fédérer autour de lui un grand nombre de personne qui croient en lui… En particulier l’élevage de Beliard avec qui la collaboration s’inscrit dans la durée.

Comment a démarré cette aventure extraordinaire ?

Par une simple colonie de vacances avec des chevaux vers l’âge de 10 ans. A la rentrée mes parents m’ont inscrit au club équestre du coin, près de Toulouse. Très vite j’ai fait mon premier Complet. Puis lors d’un voyage en Angleterre d’où mes parents sont originaires j’ai assisté au fameux concours de Burgley, peut-être le plus dur du monde. Ce fut comme une révélation, une envie de devenir cavalier professionnel.

Et votre premier cheval ?

Une jument du nom de Lolitas. J’avais 17 ans et nous l’avions acheté avec les économies familiales. Elle a fait la finale des 6 ans à Pompadour. Double sans fautes, classée dans les 10…. Après le bac à mes 18 ans, je suis parti une saison travailler pour Clayton et Lucinda Fredericks, tous les deux dans les quatre meilleurs mondiaux du CCE. J’ai beaucoup appris chez eux : les exigences du haut niveau pour les soins des chevaux et la relation avec les propriétaires.

Et là vous rentrez en France ?

Oui mon sud-ouest natal me manquait, je suis donc revenu près de Toulouse où j’ai initié une structure pour former de jeunes chevaux. Un, puis deux, puis quatre, puis huit…. Des propriétaires se sont joints à l’aventure et certains chevaux ont pu rester quelques années et atteindre le haut niveau.  Les bénéfices étaient sans cesse réinvestis. Cela fait partie du métier à nos débuts. Nous avons la chance d’avoir une carrière longue, mais peu de moyens car les dotations dans les concours de notre sport sont minimes.

Votre première grosse perf ?

En 2011 j’avais fini second du circuit Grand National derrière Nicolas Touzaint, et meilleur jeune de moins de 25 ans. Je montais « Popof des Bois » et « Pyromane de Brioux ». J’avais déjà participé à des 4 * ou gagné des épreuves en jeunes chevaux, mais là j’avais réussi à monter au top niveau national. Et là comme souvent dans notre métier quand on n’a pas de grands moyens, il faut choisir entre « vendre » ou « conserver ». Conserver c’est risqué car si le cheval craque…. Plus rien…. Vendre c’est « sage » mais on repart de zéro avec de jeunes chevaux…. J’ai choisi de vendre pour changer le camion, investir dans une carrière à Pujaudran (Gers) et pérenniser l’activité. Puis en 2013 j’ai gagné les championnats du monde des chevaux de 6 ans et des chevaux de 7 ans au Lion d’Angers. L’année d’après nous gagnons avec Sirocco la finale de la coupe des Nations et avec Tenareze encore les championnats du monde des 7 ans.

Aujourd’hui vous avez quelle structure ?

25 chevaux dont 6 ont concouru aux championnats de France des jeunes chevaux. Nous avons gagné les 5 ans, 6 ans et 7 ans. Ma jument de tête c’est Birmane, qui a pour propriétaire Gérard Brescon, un Gascon de Marciac. Nous avons gagné le 4 * de Jardy cette année. Notre objectif c’est les JO de Tokyo, avec une participation en individuel et en équipe. Nous avons un nouveau format olympique avec seulement 3 cavaliers par équipe, au lieu de 4 auparavant. J’espère évidemment que les JO auront lieu et ensuite être sélectionné. Notre sport a besoin de ce type d’événement pour survivre dans un contexte difficile lié à la crise sanitaire.


Birmane

Birmane est le 2ème produit de Royce de Kreisker (Diamant de Semilly X Jifrane de Chalusse par Papillon Rouge) issue de la très bonne souche d’IFRANE.
Très chic et avec de très bonnes allures, transmises par son père Vargas de Ste Hermelle (Ogano Sitte) elle a également du sang, de la tenue et un très bon coup de saut. Cela en fait un cheval de complet idéal.

Palmarès

2020
– 1ère du CCI4*S de Jardy
– 2ème du CCI4* de Linières

2019
– 3ème du CCI3*L du Haras du Pin
– 6ème du Derby Cross Indoor de Bordeaux

2018
– 2ème du CCI2* de Milstreet (IRL)
– 1ère du CIC2* du Haras du Pin
– 3ème du CIC* de Pompadour

2017
– 3ème au championnat du Monde des 6 ans au Lion d’Angers
– Championne de France des 6 ans à Pompadour. Classée ELITE
– 1ère CIC* à Lausanne 2016
– Championne de France des 5 ans à Pompadour. Classée ELITE
– 1ère au CIR CSO du Lion d’Angers


Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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