Il est le speaker officiel des 24h du Mans, mais aussi la voix des émissions de France Bleu Maine (16h-18h). Passionné de courses automobiles depuis son plus jeune âge, Bruno Vandestick est intarissable sur les 24h du Mans, une véritable bible vivante de ces 50 années passées en bord de piste. Il aime aussi prendre du recul et louer la philosophie de cette fabuleuse course d’endurance, aussi importante pour ses pilotes, que pour les technologies qu’elle permet de développer, y compris pour la révolution verte qu’elle induit paradoxalement.
Années 70 : le coup de foudre pour les 24heures né dans l’enfance
Son premier souvenir d’enfance des 24h, il l’a vécu au virage de Mulsanne. Ses parents partaient pour la Sapinière de Brette-les-Pins et s’étaient arrêtés quelques minutes en bord de piste. Le petit Bruno, alors âgé de 3 ans, avait été fasciné par des voitures bleues très longues… « Avec le recul je pense que c’était les Porsche 917 GULF » précise Bruno. « Ensuite j’y suis retourné et chaque fois je revivais mes madeleines de Proust : bruits, odeurs, voix du speaker… Je me souviens une année victorieuse de Matra, en 1974, je dis à ma mère : qui parle au micro ? » La vocation de pilote était née, doublée d’une attirance pour ce métier de speaker alors qu’il n’avait que 6 ans…
Années 80 : l’arrivée des radios libres
En 1982, un copain de collège lui propose d’aller à l’émission de radio de Jérôme Lavigne sur West FM, pour y présenter un 45 tours. Il faut dire que les radios locales naissaient de partout, Jack Lang ayant libéré les ondes. « Et là c’est le choc un soir d’hiver : je découvre le métier d’animateur radio, le charisme de Jérôme, la liberté de ton. Et à la fin de l’émission j’apprends que l’animateur connaissait mon père… Une relation sympa s’était d’emblée installée entre nous. » se souvient Bruno. « Un an plus tard, nous créons avec des copains l’émission
Grand Prix sur Le Mans FM 104 ». Le jeune Bruno peaufine sa verve et ses connaissances des 24 heures, et Pascal Brulon, alors à Radio Maine, remarque cette bande de jeunes au ton moderne et précis. « Pascal avait eu l’idée de proposer à l’ACO d’enrichir la mise en ondes de Radio 24 heures. L’ACO avait saisi l’idée et avait souhaité émettre en FM les commentaires du speaker, les enrichissant par des interventions entre les différentes séances d’essais. Pascal Brulon m’avait appelé alors que j’étais à Le Mans FM 104. En 1988 j’avais donc eu la chance d’intégrer Radio Maine, qui avait pignon sur rue au sommet de la tour du Maine Libre place de l’Éperon. » La carrière rêvée de pilote avait alors laissé place à la carrière d’animateur radio.
Années 90 : Bruno devient le speaker officiel des 24h du Mans
Grâce à son nouveau poste, Bruno entre pour la 1ère fois dans la cabine speaker des 24h. « J’en avais le souffle coupé, elle était si belle cette cabine, avec une vue extraordinaire. »
Le jeune journaliste surdoué postule naturellement à l’ACO pour un travail d’été en 1990. « J’avais joué un coup de poker car j’avais été reçu par Jean-Marc Desnues, au service communication de l’ACO, qui avait besoin de quelqu’un pour le Grand Prix de France moto. J’avais été retenu mais ensuite j’avais dû lire toutes les revues de moto de l’époque » s’amuse Bruno. Puis il signe un CDI avec son objectif en tête « Je voulais apporter un autre regard (ou plutôt une autre voix) avec le projet de délocaliser les commentaires hors de la fameuse cabine. » Il faut dire que le projet cadrait bien avec les nouveaux moyens techniques portatifs de l’époque. « Jean-Marie Boulay, 50 ans comme sonorisateur à l’ACO, était un précurseur des micros HF de marque Sennheiser, ce qui permettait aux spectateurs d’entendre les interviews en direct dans les haut-parleurs du circuit. » En 1993 le graal : l’ACO lui confie le poste de speaker officiel alors qu’il n’a que 25 ans.
Années 2000 : il met son talent au service de tous les événements
Bruno enchaine les prestations de haut niveau pour toutes les courses de l’ACO : moto, camion… Renault Sport lui confie aussi les courses comme la Coupe Clio… Il parcourt les circuits : Nogaro, Magny Cours… travaille aussi chaque matin (lever 4h…) à animer les matinales de France Bleu Maine. Il est toujours disponible pour une multitude d’animations locales.
Et quand on lui demande ce qu’il pense de cette édition du Centenaire, ses yeux s’illuminent… « Le plateau est génial en avec le retour de Ferrari dans la catégorie reine ! Mais je trouve aussi sublime le projet Cadillac, la 9×8 de Peugeot, et toutes les autres voitures ! Sachant qu’en 2024 il y aura aussi Lamborghini, BMW et probablement Acura ! » Le speaker aime aussi à rappeler l’utilité des 24h. « Le grand public doit savoir que l’on consomme moitié moins de carburant en 2023 qu’en 2000 pour accomplir les 24h de course. Et de surcroît les voitures roulent depuis l’an dernier avec un carburant de synthèse développé par Total, fini les combustibles fossiles aux 24h du Mans. Le Total Excellium Racing 100 est à base de biomasse de raisin ! Sans compter le projet fabuleux de Pierre Fillon concernant les voitures à hydrogène : dans ces techniques-là, la France fait la course en tête et les 24h du Mans n’y sont pas étrangères. »
La course en tête, une expression qui résume bien Bruno Vandestick, l’autre Grand « Monsieur Le Mans. »