Journée découverte du métier de maroquinier

CHRISTOPHE LE BOUILLE, PRÉSIDENT DU MSB : « CE DONT JE SUIS LE PLUS FIER… C’EST NOTRE LONGÉVITÉ DANS L’ÉLITE DEPUIS 1990 »

Il incarne parfaitement les valeurs du MSB depuis 2003, année de sa prise de poste de Directeur Général, doublée depuis 2008 du poste de Président du Directoire du club : Christophe Le Bouille garde pourtant les pieds sur terre, lucide sur l’évolution du basket vers le professionnalisme, mais néanmoins toujours attaché à rester humble, prudent. Ce dont il est le plus fier : le maintien dans l’élite depuis 30 ans et la création du club. Le titre de 2018 a constitué un réel exploit, qu’il sera difficile (voire impossible) à réitérer face aux 3 ogres du championnat actuel : Monaco, l’Asvel et Paris. Nous avons souhaité comprendre comment fonctionne ce club mythique : une fierté pour la ville, le département qui allie à merveille le sens du collectif et le goût pour le dépassement de soi.

Christophe Le Bouille, Président du Directoire et Directeur Général du MSB

Quel est votre parcours ?

J’ai grandi à Ancenis où j’ai joué au football pour le RCA, dont les maillots sont oranges, un signe déjà ! J’ai toujours été un passionné de sport, obtenant une licence juridique et économique spécifiques aux métiers du sport à Limoges en 1994. Ensuite je suis entré au MSB en 1995, juste avant l’inauguration d’Antarès. J’ai démarré au service administratif et commercial, puis j’ai monté les échelons pour devenir Directeur Général en 2003. En 2008 on m’a proposé le poste de Président du Directoire, avec une responsabilité supplémentaire envers les actionnaires. J’ai accepté par passion pour le MSB, j’aime énormément ce métier.

Quelles sont les clés pour bien gérer un club de basket de haut niveau ?

D’abord ne jamais s’emballer. Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir fédérer une équipe qui a pu maintenir le MSB dans l’élite depuis 20 ans. Bien entendu, l’exploit d’avoir été champion en 2018, en battant Monaco en matche 5 aussi nous en sommes fier, mais le plus dur c’est de durer au haut niveau… Les budgets augmentent, la pression aussi. Il faut garder la tête froide et bien gérer l’aspect financier. Un exemple, nous ne sommes que 12 personnes pour gérer un budget de 7 millions d’euros, hormis les joueurs et le staff d’encadrement sportif. C’est court au moment de la Coupe d’Europe, mais l’équilibre économique est primordial, même si parfois ça tire un peu.

Comment se répartissent vos recettes ?

En premier les sponsors privés, avec près de 200 partenaires (45% des recettes). Ensuite les collectivités avec le département, la ville et la région (31%). Puis la billetterie pour 20%. Enfin nous avons eu 3 fois en 20 ans des rentrées liées à des transferts de joueurs : Nico Batum en 2008 (500 000 $ via le Buy Out NBA), puis Youssoufa Fall (parti en Euroligue à Vitoria) et l’année dernière Terry Tarpey (parti à Monaco). Nous avons le 6ebudget de l’élite, très proche des autres clubs excepté le « Big Three » : Monaco (28 M€), l’ASVEL (21 M€) et Paris (12 M€).

Aucun budget en droits TV ?

Cette année la LNB a passé un contrat avec la chaîne l’Équipe et la plateforme Skweek 1 mais nous les présidents nous avons décidé de laisser l’argent à la Ligue pour l’aider à bâtir l’avenir, car la situation était difficile suite au Covid 19. Le budget n’est pas énorme (environ 2,5 M€) et le répartir entre les 36 clubs professionnels diluerait son impact.

La bonne gestion financière est donc une clé, y en a-t-il d’autres ?

Oui la 2nde concerne la formation des jeunes. Le MSB a toujours mis un point d’honneur à former de jeunes talents. Nous avons signé l’an dernier un contrat professionnel à Raphaël Djasrambaye, très prometteur intérieur qui fêtera ses 21 ans le 30 janvier. Notre fierté c’est d’avoir formé une bonne quarantaine de joueurs qui sont devenus professionnels dans les deux divisions LNB. Les plus illustres sont Nicolas BatumPetr Cornelie ou Yousoupha Fall. Nos recruteurs se déplacent dans les DOM-TOM, en Afrique, sur des camps d’entrainement en Région Parisienne. C’est moins facile qu’il y a 20 ans car aujourd’hui tous les clubs s’y sont mis. Nous obtenons quand même d’excellents résultats mais attention… notre centre de formation accorde la priorité aux études, car on ne garantit rien au niveau sportif, tant il y a beaucoup d’aléas… Nous avons créé en 2010 un internat sportif accolé au Lycée Le Mans Sud, un lieu où les basketteurs côtoient également les jeunes talents dans de nombreux autres sports. 

:  Skweek diffuse l’intégralité de la Betclic Elite (saison régulière, playoffs, finales, Leaders Cup, All Star Game) sur sa plateforme payante (70€ à l’année). Lancé il y a 18 mois, Skweek propose également l’Euroleague. De son côté, la chaîne L’Équipe diffuse un match de saison régulière tous les dimanches en fin d’après-midi, 10 matchs des Playoffs, dont les finales, 3 matchs de la Leaders Cup et le All Star Game.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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