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L'ecrin du Buisson

GUY DESCHOOLMEESTER
UN BOUCHER PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DE MÉTIERS

Un boucher président de la Chambre de Métiers 


Guy Deschoolmeester incarne la Chambre de métiers et de l’Artisanat de la Sarthe. Il en est le président depuis novembre 2010, après avoir présidé l’Organisation Professionnelle de la boucherie dans les années 90. Apprenti boucher dès 14 ans, installé à son compte en Normandie à 22 ans, il revient dans sa Sarthe natale en 1980 à la tête de la boucherie située rue Hippolyte Lecornué au Mans. En 2004 il rachète la charcuterie Wiest place des Comtes du Maine, dont la choucroute est vantée partout dans la région. Un choix de vie et un métier qui passionne ce fils d’agriculteurs de Bellême. Engagé à la chambre de métiers pour défendre l’artisanat et transmettre son savoir-faire et son goût du terrain, il vient de finaliser la construction d’un nouveau centre de formation des jeunes apprentis de la branche alimentaire, situé à la Californie au Mans.  Le Petit Sarthois vous propose de rencontrer un Artisan de terrain, amoureux du travail bien fait et qui porte haut les couleurs de l’Artisanat Sarthois.

Pouvez-vous nous définir l’Artisanat ?

Nous fédérons les métiers qui travaillent de leurs mains à transformer les produits, souvent à forte valeur ajoutée. L’Artisanat en France, c’est 250 métiers… administrés par les Chambres de métiers au travers de 4 catégories : le bâtiment, les métiers de services, l’alimentation et la fabrication. La Chambre de métiers de la Sarthe compte 10 000 ressortissants.

Les chambres de métiers départementales sont des établissements publics, gérés par des artisans élus au suffrage universel. Le président est élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable infiniment dans la limite d’âge de 65 ans.

Quelles prestations proposez-vous aux entreprises ?

Notre première mission est d’inscrire les entreprises artisanales au Centre de Formalités des Entreprises.

Nos services s’occupent aussi des enregistrements des contrats d’apprentissage. En Sarthe nous gérons un Centre de Formation des métiers alimentaires et de la fleuristerie, qui vient d’être agrandi et totalement rénové, dans le quartier de la Californie au Mans (voir encadré ci-après).  Nous proposons des stages de formation aux adultes pour la gestion, l’informatique, le juridique… Nous avons aussi un service économique, ou service d’appui aux entreprises avec du personnel destiné à conseiller et orienter les artisans sarthois.

Comment êtes-vous financés ?

Le budget de la Chambre des Métiers de la Sarthe est de 7 millions d’Euros (y compris le centre de formation). Nous sommes financés pour partie par la taxe pour frais de la chambre des métiers, plus des subventions du Conseil Régional, et des EPCI (Com. Com.) et nous faisons aussi un peu de vente de formations et d’études de marché…

Le grand changement budgétaire concerne la régionalisation des chambres des métiers, regroupées au niveau régional et dirigées par un Président Régional. Le budget régional est de 52 millions d’Euros. Notre président régional, Joël Fourny, vient de passer Président de CMA France, car malheureusement l’ancien président Bernard Stalter est décédé en avril du Covid 19.

Quelles ont été vos grandes actions sur vos deux mandats ?

J’ai consacré le premier mandat au rétablissement de comptes bénéficiaires, notamment en nous séparant de l’ancien siège situé près de la banque de France, coûteux et trop étroit. Nous avons géré la chambre des métiers comme une entreprise, par des chefs d’entreprise, tout en ayant une action très proche du terrain. Ce rééquilibrage a permis d’enclencher le projet de restructuration du centre de formation, qui est aujourd’hui l’un des centres de formation des apprentis en secteurs alimentaires parmi les plus modernes de France. C’est une fierté pour nous de bénéficier d’un tel outil de travail pour nos jeunes.

Comment l’artisanat traverse la crise sanitaire ?

Les artisans organisés ont réagi en fonction de la crise. Ils ont mis en place des nouveaux services de vente à emporter, de livraison, de commandes sur Internet. Inévitablement, tous les bilans de tous les entrepreneurs vont être impactés cette année par la crise sanitaire, souvent vers le bas mais aussi parfois vers le haut. Malheureusement, il va quand même y avoir de la casse car nous avons beaucoup de micro-entrepreneurs fragiles. La plupart des artisans ont été soutenus mais il faut aussi savoir se remettre en question et réfléchir à de nouveaux canaux de vente, l’adaptation est essentielle dans nos métiers.  On y verra plus clair à la rentrée, elle sera essentielle.

Revenons à votre parcours, un petit mot sur vos débuts ?

Après un apprentissage dès 14 ans et quelques années passées chez des patrons pour apprendre le métier, je me suis mis à mon compte à 22 ans en achetant une boucherie à Troarn près de Caen, petite ville évacuée pendant la guerre de 39-45…. Et je dois vous dire que nos débuts avec ma femme n’ont pas été tous les jours faciles …. avec un nom pareil (Deschoolmeester), nous avons bien mis 2 ans à nous faire admettre par les habitants…. et pourtant mes origines familiales sont plutôt du côté flamand que germain…. mais ensuite les affaires ont été florissantes, ce qui nous a permis de racheter cette belle boucherie du quartier des Halles au Mans.

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Bâtiment rue Courboulay


Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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