Journée découverte du métier de maroquinier

RÉMI HERSANT
ARCHITECTE, URBANISTE ET CRÉATEUR D’ESPACES DE VIE

Architecte, Urbaniste et Créateur d’espaces de vie


On dit que les premières années de la vie forment notre personnalité. Pour Rémi Hersant, elles ont déterminé son métier. Jusqu’à l’âge de 8 ans, il a vécu à Clichy sous-bois tout près de la cité des Bosquets de Montfermeil. Très tôt, il a eu envie d’intervenir sur cet environnement pour le rendre meilleur. Du coup, il imagine et construit des villes en Lego. Au collège, c’est sa prof d’arts plastiques qui lui fait découvrir les villes nouvelles et les réalisations d’architectes de renom.
C’est à Marne la Vallée qu’il passe son Bac dans un Lycée flambant neuf tel que les produisent les concours d’architecture. Là, commence sa vocation. Depuis 20 ans, il œuvre en tant qu’architecte en Sarthe, d’abord à la tête du cabinet Architour, puis dans la création de Pharo, une SCOP dédiée à l’architecture et l’urbanisme en association avec Fabienne Paumier.

Rémi, comment définir le rôle de l’architecte ?

Nous avons un vrai rôle social, à charge pour nous de rendre la vie plus belle. Nous inscrivons nos réalisations dans des ensembles à vivre, où l’emploi de matériaux sains, l’esthétique, la durabilité et la sobriété énergétique guident nos créations. En parallèle, il nous faut convaincre les politiques, les promoteurs et conjuguer les impératifs économiques, avec une donnée environnementale de plus en plus prégnante.

Et en termes de renouvellement urbain?

Il faut d’abord analyser la ville dans sa globalité pour avoir une bonne vision de comment elle fonctionne? De ses points forts? De ses points faibles? et cibler les secteurs où on visualise des problèmes de fonctionnement, des opportunités aussi. Pour travailler la ville sur elle-même et la reconstruire. L’idée majeure c’est de ne plus consommer d’espaces agricoles, il faut les sanctuariser en tant qu’espace de production des denrées agricoles pour se nourrir. Il faut donc repenser le tissu urbain, notamment les sites dégradés par des activités industrielles qui représentent de forts potentiels.

Comment procéder pour organiser une telle démarche?

Il y a des outils, le Plan Local d’Urbanisme, élaborés dorénavant à l’échelle intercommunale. On aide les collectivités à établir des préconisations, des schémas directeurs. Nous sommes bien plus écoutés actuellement qu’il y a 20 ans.

Le Mans est une ville très étalée, très peu dense

Rémi Hersant
Les élections sont un moment de sensibilisation des politiques locaux ?

Clairement les mentalités évoluent : une association d’architectes de la Sarthe a rencontré plusieurs candidats des élections municipales pour éclairer les politiques sur les enjeux du renouvellement urbain, de la densification. Quand il y a quelques années les programmes des candidats occultaient les enjeux du renouvellement urbain, aujourd’hui cela devient une priorité pour eux. Cela avance donc dans le bon sens.

Quelles sont les priorités pour Le Mans et ses alentours ?

Il faut partir de ce qu’est Le Mans aujourd’hui. Et quand on fait un état des lieux, on comprend en quoi Le Mans se différencie des autres villes. Le Mans est une ville très étalée, très peu dense qui est aussi étendu que Lyon, avec 5 fois moins d’habitants. Avec des quartiers bien identifiés, auxquels les habitants apportent un attachement particulier. Il y perdure une vraie mixité sociale, on peut constater que Le Mans n’exclut pas, elle reste abordable. Souvent on a coutume de dire qu’une ville génère de l’exclusion aux alentours de 50 000 habitants. Le Mans Métropole est une agglo de 200 000 habitants qui est accessible à tous. Historiquement c’est une ville ouvrière qui a connu un fort étalement urbain avec des jardins (par exemple la cité des Pins route d’Angers). Puis sont arrivés les grands ensembles : Les Maillets (années 50), Les Glonnières (années 60), Les Sablons (années 70). Un exemple réussi d’intégration dans la ville de grands ensembles d’habitat collectif est représenté par le quartier des Maillets. Nous travaillons sur les autres quartiers où il reste des choses à accomplir pour améliorer le cadre de vie général.

Que faut-il faire ?

Établir un plan guide pour la ville avec une projection à 15 ans. Ce que commence à faire le PLU. Mais avec une vision prospective. Identifier tous les potentiels existants de renouvellement. Travailler sur un maillage entre les quartiers, via les transports en commun. Affirmer des centralités dans la ville. Pontlieue en est une, Chasse Royale en est une autre, il faut conforter ces centralités pour retrouver de la vie dans les quartiers. À l’opposé, les projets de création de nouveaux centres commerciaux en périphérie risquent d’annihiler les vitalités qui existent encore dans nos quartiers. Pour les immeubles HLM, il faut les réhabiliter, les rénover d’un point de vue énergétique. L’exemple du bâtiment rue Courboulay est très intéressant de ce point de vue (voir page 14).

Bâtiment rue Courboulay
Bâtiment rue Courboulay

ZOOM SUR

PHARO, les architectes réunis
Après avoir travaillé ensemble sur plusieurs projets,les agences Pièces Montées (créée en 2002 par Fabienne Paumier)et Architour (créée 
en 2004 par Rémi hersant) se sont réunies pour devenir la Scop Pharo. L’équipe de 13 personnes, dont 7 architectes et 2 urbanistes, s’est installée dans l’ancienne tour d’aiguillage de la gare TGV du Mans, qui pointe tel un phare urbain sur les quais de la gare TGV. Implantée également sur Angers et Rennes, Pharo ambitionne de se développer dans le Grand Ouest en mettant en avant une approche globale basée sur l’intelligence collective et les solutions sur mesure.
Le modèle coopératif de l’agence se décline dans ses méthodes de travail. Chaque opération fait l’objet d’ateliers lors desquels les objectifs sont débattus avant d’établir la feuille de route. Pharo porte plusieurs projets majeurs au mans, comme la résidence étudiante Camp’us pour Open Partners (voir ci-après), ou encore l’écoquartier Canopée (voir page 14) autour d’une démarche participative.
PHARO, les architectes réunis
PHARO, les architectes réunis


ZOOM SUR

La résidence pour étudiants CAMP’US : un projet Phare pour Le Mans
C’est un projet emblématique du renouvellement urbain, répondant ainsi à la politique urbaine incarnée par le PLUi: redresser la ville pour économiser des terres agricoles. 138 logements pour étudiants vont voir le jour au Mans dans l'ancien central téléphonique Courboulay désaffecté depuis 2014. 

Une extension vers le haut
Les architectes de Pharo ont imaginé une extension de deux étages vers le haut, et l’adjonction d’un toit qui n’existait pas. Pas une mince affaire sachant que la destination du bâtiment était à l’origine faite pour abriter du gros matériel technique, s’appuyant donc sur des poutres à forte portance (digne d’un pont), il a fallu repenser structurellement cet immeuble où chaque niveau était différent. Cette résidence étudiante bénéficiera de nombreux services avec une cafétéria qui s’ouvrira sur un jardin-terrasse de 100 m², une salle de sport et loisirs, une salle d’études et une laverie connectée.

Avec 75 m3 de bois
L’extension va faire la part belle à un matériaux qui a le vent en poupe: le bois. Un volume de 75 m3 sera ainsi utilisé. L’avantage est que les éléments sont préfabriqués et rapides à installer. Le bois offre de bonnes performances thermiques et permet de stocker le carbone.
La livraison des 138 logements (110 studios, 12 studios PMR, 3 T1 bis, 1 T1 bis PMR et 12 T2) est prévue pour l’été 2020.
Le campus universitaire d’un côté et la gare SNCF de l’autre ne seront qu’à quelques minutes de la nouvelle résidence Pasteur, grâce à la ligne de tramway..
La résidence pour étudiants CAMP’US
La résidence pour étudiants CAMP’US

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

Journée découverte du métier de maroquinier

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