Pierre Fillon
L'ecrin du Buisson

PIERRE FILLON
UNE PASSION SARTHOISE POUR L’AUTOMOBILE

Une passion Sarthoise pour l’automobile


Passionné de sports mécaniques en général et d’automobiles en particulier depuis l’enfance, il assiste en 1966 à ses premières 24 Heures du Mans. Depuis cette date, Pierre Fillon n’a pas manqué une seule édition de la plus grande course d’endurance au monde. Il a rejoint l’Automobile Club de l’Ouest en 1995 avant d’en être nommé administrateur en décembre 2003, puis devient membre du comité directeur en novembre 2006. Le 31 mai 2012 il devient le président de l’ACO. En 2019, ce chirurgien ophtalmologue décide de se consacrer à 100 % à la présidence. Pierre Fillon nous explique la vocation de l’A.C.O. et des nombreux projets à venir, entre sauvegarde du patrimoine, orientations futures et mobilité décarbonée.

Quelle est la genèse des 24 Heures du Mans?

Logo ACO
Logo ACO

On est entre 1906 et 1923, on ne sait pas si c’est le cheval ou le cheval vapeur qui va prendre le dessus. Une équipe de passionnés croient en l’auto et décident de lancer les 24 Heures du Mans, avec un circuit ouvert de 100 kilomètres où les voitures roulent de jour et de nuit. L’objectif était aussi de proposer aux constructeurs un vaste terrain de jeu pour tester et valider leurs dernières technologies. À l’ACO, on utilise cette formule qui a fait ses preuves : le futur est dans la course.

Et comment vous est venue cette passion pour l’automobile, pour la compétition?

Elle me vient de mon grand-père, qui habitait Le Mans. Il a toujours été passionné par les voitures, il a connu la naissance de l’automobile. Quand j’avais 6 ans, il nous a amenés aux 24 Heures du Mans. Moi j’avais deux rêves, être médecin ou pilote de course. J’ai choisi d’être ophtalmologue. Mais à la fin de mes études j’ai eu la chance de pouvoir faire des stages de pilotage en écoles, où j’ai conduit des voitures de courses. Et puis j’ai toujours suivi les 24 heures, je n’ai jamais raté une seule édition depuis 1966, pas même l’année de mon concours de médecine.

Le changement climatique est une évidence et le marché automobile doit s’adapter

Pierre Fillon

Pouvez-vous nous présenter les nombreuses activités de l’Automobile Club de l’Ouest?

Nous allons fêter le centenaire des 24 Heures du Mans en 2023. Mais nous ne sommes pas uniquement organisateurs de courses, nous offrons aussi à nos membres des services dans leur vie de tous les jours (protection juridique par exemple). Nous proposons aux passionnés de courses des réductions, des places aux 24 heures dans des conditions haut de gamme, et des journées de roulage pour les amateurs de véhicules anciens. En fait à l’ACO il y a 3 piliers : le club FIA WEC et toutes les autres compétitions, le championnat du monde d’endurance, et le circuit du Mans. Au programme en 2020, se dérouleront les 24 Heures du Mans, Le Mans Classic, le Grand-Prix de France motos, les 24 Heures du Mans, camions, karting… Sans oublier le musée qui a réalisé l’an dernier 110 000 entrées. Nous avons une école de pilotage (Le Mans driver), mais aussi un centre PEC (Porsche Experience center). nous proposons aussi des séminaires pour les entreprises. Notre activité à l’année est variée.

Les constructeurs procèdent à des mutations technologiques importantes, dans un contexte vital pour la planète?

Le changement climatique est une évidence et le marché automobile doit s’adapter. La voiture doit complètement se réinventer, avec pour objectif la zéro émission de CO2. Et l’Automobile Club de l’Ouest a un rôle important à jouer dans ce domaine. L’avantage est que l’ACO met en place ses propres règlements pour ses courses. En 2007, on a commencé à travailler avec Toyota sur l’hybride alors que l’on n’en parlait pas à l’époque. Et aujourd’hui, on est en train de travailler sur la technologie des piles à combustible et l’hydrogène, qui est une technologie qui permet d’avoir zéro émission de CO2. Par rapport au tout électrique, on évite ainsi la problématique de batteries (fabrication coûteuse, recharge peu pratique, recyclage problématique). À l’ACO, nous avons opté pour la promotion de l’hydrogène. En 2024, une catégorie sera dédiée à l’hydrogène aux 24 heures du Mans. Ces machines pourront viser la victoire. Plus proche de nous, aux 24 heures du Mans 2021, nous assisterons à l’arrivée des « Le Mans Hypercars », qui remplaceront les LMP1 d’aujourd’hui. Toyota, Aston Martin et Peugeot ont déjà manifesté leur engagement (voir ci-après). Si les 24 heures du Mans ont traversé pratiquement un siècle, c’est parce que ce n’est pas simplement une course. C’est un endroit où les technologies sont testées. L’esprit du règlement, c’est que les technologies en course soient adaptables ensuite à la voiture de route. Beaucoup de choses ont été inventées au Mans : les essuie-glaces, les phares, les pneus à carcasse radiale, les premiers turbos, l’injection directe, etc…

Cette technologie s’appuyant sur les moteurs à piles à combustibles, va-t-elle toucher Mr Tout le monde?

Elle le peut car le tout électrique est inadapté. L’hydrogène s’adapte davantage car il permet la même autonomie que l’essence, la recharge rapide en station, et surtout le rejet d’un seul composant : l’eau. Cette technologie va se développer rapidement sur les réseaux routiers, une station à hydrogène est en cours de réalisation près de l’aérodrome, ce qui va alimenter un bus à hydrogène en circulation dans les prochaines semaines, puis la ville du Mans va probablement s’équiper d’une dizaine de bus qui rouleront à l’hydrogène, et l’ACO va aussi s’équiper de voitures à hydrogène. Cette technologie va se développer rapidement sur les réseaux routiers, une station à hydrogène (TOTAL) est en cours de réalisation et vient d’ailleurs d’être construite près de l’aérodrome, ce qui va alimenter un bus à hydrogène en circulation dans les prochaines semaines.


ZOOM SUR

Le Mans en pôle position dans la course à l’hydrogène
Les 24 Heures du Mans proposeront une catégorie hydrogène lors de l’édition 2024. 
Nom de code du projet : Mission H24.
Lancée en septembre 2018 dernier en collaboration avec GreenGT, en collaboration avec l’Automobile club de l’ouest (ACO), la Mission H24 a pour objectif la promotion de l'hydrogène en compétition avec pour finalité, la création d'une catégorie dédiée aux voitures à propulsion à hydrogène pour l’édition 2024 des 24 Heures du Mans. « Notre objectif est d’entrer en compétition sur circuit cette année », expliquait en mars dernier Christophe Ricard, lors des Assises de l’Automobile organisées sur le circuit Bugatti. Le président de GreenGT présentait son prototype pour la première fois au Mans. « La barre est assez haute, nous allons nous comparer au top du top en course d’endurance. »
Fidèle à son histoire, le circuit des 24 Heures du Mans confirme, à nouveau, sa vocation de laboratoire. Après le turbo, le double embrayage ou encore les technologies hybrides, Le Mans accélère le développement de la mobilité “ hydrogène ”.
Source : article paru le 17 juin 2019 sur le site www.LeMansMetropole.fr.
Le prototype électrique hydrogène de MissionH24
Le prototype électrique hydrogène de MissionH24

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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