Journée découverte du métier de maroquinier

CONSERVER NOS TOURBIÈRES AVEC LE CEN PAYS DE LOIRE

Frédéric Vaidie

Frédéric Vaidie est chargé d’études au Conservatoire des Espaces naturels des Pays-de-Loire. Cet expert en faune parcourt la Sarthe sur plus de 50 sites, dont quelques zones appartiennent au CEN qui rachète quelques parcelles remarquables d’un point de vue écologique, afin de les protéger. Il nous a donné rendez-vous à Savigné sous Le Lude pour une sortie sur une parcelle mixant tourbière et bas marais alcalin. Au programme l’Azuré des mouillères, la pédiculaire des marais et autres orchidées à fleurs blanches. La nature sarthoise regorge de trésors écologiques méconnus.

La tourbière de la Gigotière se situe au cœur de la vallée des cartes. 

La vallée des Cartes constitue l’un des espaces naturels les plus remarquables de la région Pays de la Loire. Elle est composée de prairies tourbeuses semblables à celle que l’on peut rencontrer en région montagneuse et qui, de fait, accueillent une biodiversité remarquable qui tend à considérablement se raréfier dans les secteurs de plaines. Dans ce contexte, le Conservatoire d’Espaces Naturels des Pays de la Loire gère depuis maintenant près de 20 ans plusieurs parcelles de cette vallée afin de maintenir une gestion adaptée à la biodiversité présente. Sa présence au sein de ce territoire est aussi l’occasion pour Frédéric Vaidie de réaliser régulièrement des suivis naturalistes afin d’étudier l’état des populations des espèces les plus rares qui y sont présentes. « Sur la tourbière de la Gigotière, nous avons près de 2 hectares où l’eau arrive par un effet géologique de remontée par pression du sous-sol comme une éponge, même en été… Notre mission consiste à maintenir cet écosystème en pratiquant une fauche complète tous les 3 ans, afin d’éviter que les arbres ne prennent le dessus et de maintenir cet espace ouvert » nous explique Frédéric, muni d’un filet à papillons. « Cette zone regorge de papillons et autres insectes comme des libellules. »

L’Azuré des mouillères

Même si Frédéric est spécialiste des oiseaux, il observe et recense aussi les insectes. « Nous faisons le suivi des papillons comme l’azuré des mouillères, typique des tourbières. L’Azuré des mouillères ou le Protée (Phengaris alcon) est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Lycaenidae, de la sous-famille des Polyommatinae et du genre Phengaris. C’est un petit papillon qui présente un dimorphisme sexuel, le dessus du mâle est bleu terne, brun grisâtre chez la femelle. Le revers est ocre orné de deux lignes de points noirs cerclés de blanc. Il réside dans les prairies humides, les tourbières et dans les zones inondables proches des rivières et des lacs. C’est un insecte protégé. Son cycle biologique est très particulier car il ne pond que sur la gentiane, qui pousse en tourbière et qui fleurit début juillet. En effet, la chenille va manger le pétale de la plante, puis se laisser tomber, et émettre des phéromones. Les fourmis myrmicas viennent récupérer la chenille, attirées par les phéromones. L’Azuré finit son cycle dans la fourmilière qui en prend soin. ll quitte ensuite la fourmilière en quelques secondes, au moment de sa mue en papillon. »

Des plantes rares comme la pédiculaire des marais

De multiples orchidées poussent sur la zone, comme celles à fleurs blanches. « Nous avons même la pédiculaire des marais, très rare, et aussi une espèce de fleur protégée », souligne Frédéric. Il faut dire que la nature du sol, oligotrophe, ce qui signifie pauvre en nutriments, oblige les plantes à s’adapter pour se nourrir. « Nous avons souvent des plantes carnivores sur les tourbières, elles trouvent des nutriments non pas dans le sol, mais en capturant les insectes qui ont la mauvaise idée de se poser au sommet. » Pour préserver ce biotope si précieux, les fauches sont faites avec des engins et matériels assez pointus qui sont équipés de pneus basse pression et qui respectent le sol. « Une tourbière écrasée perdra son caractère souple et n’aura pas les mêmes bienfaits écologiques, sans compter le risque de dégâts sur les racines des plantes », précise Frédéric

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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