Le Petit Sarthois
Journée découverte du métier de maroquinier

RECRUTEMENT EN SARTHE : EFFORTS À POURSUIVRE 

Avec un taux de chômage de 6,7 % (1), en baisse de 0,4% par rapport à l’an dernier, la Sarthe compte encore pourtant 42 890 personnes au chômage sans aucun emploi, et 30 000 de plus si on y ajoute ceux qui occupent des emplois à temps partiel mais qui souhaiteraient travailler plus. Malgré tout, des pans entiers de l’économie locale sont en tension de main-d’œuvre et le seraient encore plus sans l’apport de salariés d’origine étrangère. Ainsi, selon l’étude d’avril 2023 des Besoins en Main d’œuvre menée par le Pôle emploi Pays de la Loire, 64% des projets de recrutement en Sarthe sont en tension (+4,4% vs 2022), soit par pénurie de candidats soit par inadéquation des candidats aux profils recherchés. Dans ce contexte, il faut plus que jamais accompagner la mobilité professionnelle et géographique, renforcer la formation continue pour aider chacun à changer de métier à tout âge de la vie, développer la portabilité de tous les droits (chômage, mutuelle…) pour ceux qui changent de métier et de statut… Le Petit Sarthois est allé à la rencontre des acteurs de ce marché du travail : politiques, entreprises, agences de recrutement, candidats à l’embauche, associations d’insertion professionnelle… Les acteurs sarthois se mobilisent pour que l’offre rencontre la demande avec des signes encourageants mais encore insuffisants. 

(1)        Données Pôle Emplois – avril 2023

Des recrutements en hausse en 2023, mais toujours des difficultés à recruter…

Selon l’étude Pôle emploi Pays de la Loire, plus de 15 100 projets sont associés à des tensions parmi les 23 620 intentions recensées pour 2023 en Sarthe. 64,0% des projets sont concernés, soit une augmentation sensible par rapport à 2022 (+4,4 points). Ce taux reste cependant en deçà de 4,8 points du taux régional. C’est le secteur de la construction qui se révèle le plus tendu en Sarthe (79,1%). La part de difficultés de recrutement dans l’industrie (69,5%) et dans le secteur de l’agriculture (66,8%) reste également marquée dans la Sarthe. Par ailleurs, le département se distingue par de plus faibles tensions dans les services (62,6%) et surtout dans le commerce (52,8%) par rapport à la région Pays de la Loire.  Parmi les métiers les plus souvent associés à des difficultés de recrutement, 3 d’entre eux présentent des taux de tension très élevés, supérieurs ou égaux à 93% : les secteurs Santé, Industrie et Construction. Les aides à domicile et agents d’entretien des locaux affichent également des taux de tension élevés. Le département se distingue de la région par la présence de tensions également sur les métiers d’ouvriers non qualifiés métallerie, serrurerie, montage et d’apprentis et ouvriers non qualifiés de l’alimentation, ainsi que celle de caissiers, de pompistes, de sportifs et d’animateurs sportifs. 

(1)        Étude 2021 de l’association Solidarités Nouvelles face au chômage (SNC)

L’Alternance au secours des employeurs

D’après les données publiées par la Dares, le nombre total de contrats en alternance en France pour l’année 2022 a atteint 837 000, contre 718 000 en 2021. En Sarthe, les organismes voient aussi leurs effectifs monter en flèche : le CFA de la CCI, ECOFAC et AFOREM notamment se développent de façon exponentielle. Ainsi Écofac, qui vient d’agrandir et rénover ses locaux, compte déjà en 2023 plus de 1 000 étudiants en commerce et communication, formés par une cinquantaine d’intervenants. Globalement, les jeunes diplômés ayant suivi leurs études en alternance bénéficient d’une meilleure insertion sur le marché du travail. Six jeunes sur dix (61%) des ex-alternants occupent un emploi salarié dans l’entreprise où ils ont effectué leur apprentissage. L’État accompagne les entreprises en apportant une subvention de 5 000 € la première année (contre 8 000 € en 2022), dispositif reconduit chaque année avec succès.

La formation comme solution mais pas que….

Les jeunes se forment donc mais qu’en est-il de leurs ainés ? Bizarrement, les plus de 25 ans n’accèdent pas assez à la formation. En effet près d’un sur deux souhaiterait bénéficier d’une formation alors qu’ils ne sont que 13 % à en bénéficier 2. Dans un rapport publié le 16 septembre 2021, l’association SNC soulignait justement combien « l’accès à la formation reste difficile pour les chercheurs d’emploi. ». Outre la complexité des différents dispositifs, l’association pointe aussi l’accès direct au compte personnel de formation (CPF) par Internet ou Appli mobile qui tend à marginaliser ceux qui sont en décrochage numérique. SNC propose donc de simplifier les démarches d’accès à la formation en recentrant le rôle de Pôle Emploi comme « interlocuteur clé ». Par ailleurs, il semble que les demandeurs d’emploi de longue durée aient besoin d’un accompagnement approfondi, plus personnalisé au regard des diversités de situation. Et souvent le chômeur de longue durée n’est en fait pas prêt à affronter le recruteur, il convient alors de préparer le terrain avec l’appui d’associations locales comme « La Cravate Solidaire » ou « Sport-Action Jeunesse » qui apportent un accompagnement psychologique susceptible de faire reprendre confiance aux futurs candidats à l’emploi.

Côté employeurs, il faut cultiver sa marque pour attirer les talents

C’est un chef d’entreprise sarthois qui le dit : « Ce n’est plus nous qui recrutons, ce sont les candidats qui nous recrutent. » Les talents rares, les métiers en tension et une nouvelle génération moins encline à être fidèle à un seul employeur, le recrutement doit aujourd’hui être la continuité d’une stratégie de marque employeur. En 2021, Linkedin a déclaré que 73 % des PME sont confrontées à la concurrence d’entreprises plus réputées pour attirer les meilleurs talents. En effet, avant de postuler, 78 % des candidats pensent à la réputation de l’entreprise en tant qu’employeur. Travailler sa stratégie de marketing RH et développer sa marque employeur devient donc incontournable et un vrai avantage en termes de recrutement.

Depuis quelques années et avec le développement de plateformes telles que « Indeed » ou « Welcome to the Jungle », les entreprises peuvent désormais faire appel à des professionnels pour les aider à déployer leur marque sur le web. Et dernier point à ne pas oublier : notifier les candidats éliminés avec un petit message original est une gageure. Un candidat ignoré un jour est souvent perdu à jamais.

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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