Journée découverte du métier de maroquinier

RECRUTEMENT EN SARTHE : EFFORTS À POURSUIVRE 

Avec un taux de chômage de 7,1 % (1), en baisse de 0,8 % par rapport à l’an dernier, la Sarthe compte encore pourtant 43 540 personnes au chômage sans aucun emploi, et 30 000 de plus si on y ajoute ceux qui occupent des emplois à temps partiel mais qui souhaiteraient travailler plus. Malgré tout, des pans entiers de l’économie locale sont en tension de main-d’œuvre et le seraient encore plus sans l’apport de salariés d’origine étrangère. 

Ainsi, selon l’étude 2022 des Besoins en Main-d’œuvre menée par le CREDOC et Pôle Emploi, 56 % des projets de recrutement en Sarthe sont en tension, soit par pénurie de candidats soit par inadéquation des candidats aux profils recherchés. Dans ce contexte, il faut plus que jamais accompagner la mobilité professionnelle et géographique, renforcer la formation continue pour aider chacun à changer de métier à tout âge de la vie, développer la portabilité de tous les droits (chômage, mutuelle…) pour ceux qui changent de métier et de statut… 

Le Petit Sarthois est allé à la rencontre des acteurs de ce marché du travail en pleine bascule : politiques, entreprises, agences de recrutement, candidats à l’embauche, associations d’insertion professionnelle… Les acteurs sarthois se mobilisent pour que l’offre rencontre la demande avec des signes encourageants mais encore insuffisants.

Des recrutements en hausse en 2022, mais toujours des difficultés à recruter…

2 ans et demi après le début de la crise sanitaire, le redémarrage à plein de l’économie place les entreprises face à une situation de pénurie de main-d’œuvre. Un frein à la croissance, estiment 57 % des dirigeants, selon le point conjoncture septembre 2022 réalisé par la Banque de France. En début d’année, les employeurs sarthois interrogés par Pôle emploi formulaient des besoins en augmentation de 7,8 % par rapport à 2021. Cela représente 23 952 projets de recrutement en Sarthe, dont la majeure partie concerne les services (voir camembert ci-après) et pour un tiers une activité saisonnière. La particularité de la Sarthe se situe dans la forte proportion d’ouvriers qualifiés des industries agro-alimentaires (hors viandes) et des employés de la banque et des assurances. Près de 14 300 projets sont associés à des tensions parmi les 23 952 intentions recensées pour 2022 en Sarthe. 59,6 % des projets sont donc concernés, soit une forte augmentation par rapport à 2021 (+9,5 points).

Difficultés de recrutement (en %)

L’Alternance au secours des employeurs

D’après les données publiées par la Dares, le nombre total de contrats en alternance en France pour l’année 2021 a atteint 718 000, contre 510 300 en 2020. En Sarthe, les organismes voient aussi leurs effectifs monter en flèche : ECOFAC et AFOREM notamment se développent de façon exponentielle. Ainsi Aforem, qui a ouvert ses portes en 2020, compte déjà en 2022 500 étudiants en commerce et communication, formés par une cinquantaine d’intervenants. Globalement, les jeunes diplômés ayant suivi leurs études en alternance bénéficient d’une meilleure insertion sur le marché du travail. Six jeunes sur dix (61 %) des ex-alternants occupent un emploi salarié dans l’entreprise où ils ont effectué leur apprentissage. L’État accompagne les entreprises en apportant une subvention de 8 000 € la première année, dispositif reconduit chaque année avec succès.

La formation comme solution mais pas que…

Les jeunes se forment donc mais qu’en est-il de leurs aînés ? Bizarrement, les plus de 25 ans n’accèdent pas assez à la formation. En effet près d’un sur deux souhaiterait bénéficier d’une formation alors qu’ils ne sont que 13 % à en bénéficier (2). Dans un rapport publié le 16 septembre 2021, l’association SNC soulignait justement combien « l’accès à la formation reste difficile pour les chercheurs d’emploi. ». Outre la complexité des différents dispositifs, l’association pointe aussi l’accès direct au compte personnel de formation (CPF) par Internet ou Appli mobile qui tend à marginaliser ceux qui sont en décrochage numérique. SNC propose donc de simplifier les démarches d’accès à la formation en recentrant le rôle de Pôle Emploi comme « interlocuteur clé ». Par ailleurs, il semble que les demandeurs d’emploi de longue durée aient besoin d’un accompagnement approfondi, plus personnalisé au regard des diversités de situation. Et souvent le chômeur de longue durée n’est en fait pas prêt à affronter le recruteur, il convient alors de préparer le terrain avec l’appui d’associations locales comme « La Cravate Solidaire » (voir page 13) ou « Sport-Action Jeunesse » (voir page 21) qui apportent un accompagnement psychologique susceptible de faire reprendre confiance aux futurs candidats à l’emploi.

Côté employeurs, il faut cultiver sa marque pour attirer les talents

C’est un chef d’entreprise sarthois qui le dit : « Ce n’est plus nous qui recrutons, ce sont les candidats qui nous recrutent. » Les talents rares, les métiers en tension et une nouvelle génération moins encline à être fidèle à un seul employeur, le recrutement doit aujourd’hui être la continuité d’une stratégie de marque employeur. En 2021, Linkedin a déclaré que 73 % des PME sont confrontées à la concurrence d’entreprises plus réputées pour attirer les meilleurs talents. En effet, avant de postuler, 78 % des candidats pensent à la réputation de l’entreprise en tant qu’employeur. Travailler sa stratégie de marketing RH et développer sa marque employeur devient donc incontournable et un vrai avantage en termes de recrutement.

Depuis quelques années et avec le développement de plateformes telles que « Welcome to the Jungle » et « Monster », les entreprises peuvent désormais faire appel à des professionnels pour les aider à déployer leur marque sur le web. Et dernier point à ne pas oublier : notifier les candidats éliminés avec un petit message original est une gageure. Un candidat ignoré un jour est souvent perdu à jamais.

(1) Données Pôle Emplois – juillet 2021

(2) Étude 2021 de l’association Solidarités Nouvelles face au chômage (SNC)

ÉVOLUTION DU TAUX DE CHÔMAGE PAR ZONE D’EMPLOI

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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