Comme dans toute grand bastion du football en France, et Le Mans en fait partie, les supporters représentent les valeurs du club. Dans le paysage des supporters, « les Worshippers » tiennent une place à part. De par leur originalité, leur entièreté, leur radicalité même (au bon sens du terme), ils étaient comme un 12ème homme, respectés par les joueurs, le staff, et toute la ville. Nous avons rencontré le fondateur des Worshippers, qui vient de passer la main il y a moins de deux ans. Rencontre avec Anthony Archenault, un expert du MUC 72 car c’est comme Obélix, il est tombé dedans quand il était petit.
Comment cette grande aventure a démarré ?
Je suis né dans le milieu du Foot. Mon père Joël était président du Supporte’R club.
J’ai donc appris à marcher au stade Léon Bollée ! Dès 7 ans je faisais les déplacements en car pour les matches à l’extérieur. Je jouais évidemment au foot, à l’USM puis au MUC 72, mais j’étais bien meilleur supporter que joueur… Puis au début des années 90, on a vu arriver la nouvelle génération de supporters, venue d’Italie, « les Ultras ». Les groupes se donnent alors des noms, sont debout dans les tribunes, passent le match à chanter à la gloire des joueurs et du club, utilisent des fumigènes, cousent de grandes banderoles, etc….
A quel moment la scission a lieu avec le supporte’R club ?
En 1992 j’avais présenté un projet au maire du Mans Robert Jarry. Objectif créer un Kop jeunes au prix de 50 francs la saison. Nous étions quelques bons copains du Mans : Nicolas Bonneau (actuel président de Mulsanne Téloché), Jérôme Lesage, Éric Napoléon, et moi. Le terme « worshipper » veut dire « adorateur » en anglais. D’emblée ça a marché avec 350 membres dès la 1ere année ! Puis on est passé à 300 francs la saison, mais c’est monté, monté, jusqu’à 1500 !
Raconte-nous une semaine type ?
On était une dizaine de mecs à coudre des lettres sur des banderoles… lol… On écrivait des chants comme « Allons public du stade Bollée… le jour de gloire est arrivé. Contre nous ce soir les marseillais… » etc…. Nous étions une vraie famille : pas de politique, pas de bagarre, pas de violence : une vraie vie en communauté avec le désir de vivre ensemble. On faisait beaucoup de bringues. On faisait la fête avec les joueurs car on avait le même âge. Ce qu’on aimait c’était les mecs simples comme Frédéric Thomas ou Jérôme Drouin avec qui on pouvait parler, qui restaient simples… Ils devennaient alors plus que de simples joueurs de foot, de vrais amis du MUC 72.