Journée découverte du métier de maroquinier

LAURENT PEYRELADE, le catalyseur du MUC 72 

C’est un grand bonhomme de l’Histoire du MUC 72. Il vient d’achever un cycle de 10 ans comme entraineur de Rodez, club ayant gravi les échelons jusqu’à la Ligue 2. Laurent Peyrelade avait auparavant mené une belle carrière de footballeur. Il était arrivé au MUC 72 en 2002, après un bref passage en 1997, pour endosser le rôle du joueur « cadre » avec cette bande de jeunes virevoltants. Son rôle avait été crucial dans cette saison parfaite qu’avait connu les « Sang et Or » en 2002-2003. Plongée dans le vestiaire d’une équipe qui restera à jamais la « première » à avoir réussi la montée en Ligue 1, sans stars, juste avec un état d’esprit modeste et génial…

Au départ comment s’était passée votre arrivée ?

J’étais déjà venu passer une année en prêt en 1997, en ligue 2. En 1997 j’arrivais du FC Nantes où j’avais découvert le Foot Pro, sous les ordres de Coco Suaudeau. Il parlait peu mais chaque mot avait son importance. Il m’a fait comprendre le football par son intelligence. Je mets encore en place aujourd’hui quelques-uns de ses exercices lors de mes séances. C’était un grand Monsieur du Football. La saison s’était bien passée puisqu’on avait fini 6ème, ma femme avait fort apprécié la région. Mais mon transfert était impossible. J’étais parti à Sedan.Et quelques années plus tard, le club m’a recontacté avec un projet sympa. Le MUC 72 cherchait un couloir gauche, et quelques joueurs pour encadrer un groupe jeune et talentueux. J’avais réussi à convaincre aussi Philippe Celdran de venir avec moi, en lui disant « là-bas je te garantis qu’on va s’éclater !.». En fait on sortait d’une saison galère à Sedan où on était un peu à la « cave »… Au Mans, le club était stable en L2, je savais qu’il y avait de bons mecs. J’avais connu la bande à Beunardeau, avec des joueurs toujours présents comme Jérôme Drouin et Willy Bolivard.

Racontez-nous ce début de saison 2002-2003 ?

On fait un départ Canon, 6 victoires les 6 premiers matches ! Je me souviens de ce match gagné 4-2 à Lorient… Y avait vraiment de la qualité, un mix de coureurs et de passeurs. Le groupe vivait bien avec des joueurs travailleurs. Dès le démarrage on avait battu des grosses cylindrées comme Toulouse et Metz… Pfff… Quels débuts ! Et la différence avec 1997, c’était l’ambition assumée du club. Le président Noël Peyramayou savait motiver le groupe, il avait un charisme qui insufflait la confiance à tout le club. Je me souviens de sa phrase, toujours vérifiée dans ma carrière bien des années plus tard : « Quand le jeu devient dur, les durs commencent à jouer ». En plus le binôme d’entraineurs Goudet/Pascalou était très proche des joueurs. On avait aussi un bon attaquant avec Daniel Cousin, un super capitaine avec Lolo Bonnart. En fait chacun savait ce qu’il avait à faire, et en prime qu’est-ce qu’on a pu se marrer… 

A quel moment vous pensez à la montée ?

Nous les joueurs on n’y pensait pas vraiment, sauf les 4 ou 5 derniers matches. Et là on commence à tutoyer l’exploit… Je me souviens en fin de saison d’une victoire à Bauvais. L’équipe était équilibrée, on jouait en 4-2-3-1. En fait tout le monde était à fond, les remplaçants étaient aussi très bons, heureux du projet collectif. Tout le monde jouait pour tout le monde. Et évidemment quand la montée est acquise on vit des moments fabuleux, des moments indélébiles. Comme je disais à Alain Pascalou : « A jamais les premiers ! ». C’est pour ces moments-là que je continue dans le métier, en tant qu’entraineur. On en vit seulement quelques-uns dans sa carrière… Le groupe n’était pas programmé pour monter, c’est cela qui était beau. Et la force de ce groupe, c’est qu’il y avait une âme ! Oui… une belle Histoire de mecs…

Puis c’est la ligue 1…

On découvrait tous le très, très, haut niveau… Les joueurs, le staff, le club…  Il y avait un gouffre entre la ligue 2 et la ligue 1 (il y a toujours d’ailleurs…). On était comme des poissons rouges au milieu d’un banc de requins ! Ce fut une descente logique, puis le club s’est structuré et a recruté Frédéric Hantz et des joueurs plus rompus au très haut niveau. Frédéric a apporté son expertise, le club était monté de nouveau la saison suivante, l’équipe technique avait fait un super boulot, tant sur la formation des jeunes que sur le recrutement. 

Puis ce sont vos débuts comme entraineur…

En fait j’ai arrêté ma carrière sur une grave blessure à Brest, à 35 ans. Et le MUC m’a proposé un poste d’entraineur préformation, et là j’ai commencé ma nouvelle vie en obtenant mes diplômes. Petite ancdote à la Pincenardière : je me souviens avoir eu le brésilien Grafite sur des séances, j’étais ébahi par ses qualités… Le mec a quand même fini plus tard meilleur buteur de la Bundesliga avec 28 buts ! Le MUC était passé dans une autre dimension, avec des niveaux d’exigence encore plus élevés. En tout cas j’habite toujours en Sarthe, 20 ans après. Mes enfants sont nés là, ma femme y mène sa carrière d’auxiliaire puéricultrice. Nous adorons la région et suivons toujours le club, allez Le Mans ! 


DANS LE VISEUR

Le match de votre enfance : France – Angleterre 1982 (avec papa ;-).
Le joueur actuel : Kylian M’Bappé.
Un entraineur du passé : Fabio Capello (Milan AC)
Un entraineur actuel : Jurgen Klopp (Liverpool)
Un président du passé : Gervais Martel (Lens)
Un président actuel : Denis Le Saint (Stade Brestois)
Une année au MUC 72 : 2002-2003, année de la 1ère montée.
Un match marquant du MUC 72 : Lorient – Le Mans 2-4 (2002)
Le joueur de l’Histoire du MUC 72 : Grafite (2007) 

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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