fabienne-malhaire-boulanger-artisanat-art
Journée découverte du métier de maroquinier

L’artisanat d’art, avec Fabienne Malhaire Boulanger

Dossier Réalisé par Bruno Réchard

Fabienne Malhaire Boulanger vit à 100 à l’heure. Son agenda est rempli de pépites, ses yeux remplis d’étincelles et son cœur rempli de générosité : cette artiste aime aller à la rencontre des autres et participer à de nombreuses activités en Sarthe. Madame Malhaire Boulanger est présidente de l’association « Osmosons », Arthérapeute auprès de malades d’Alzheimer, chanteuse, vice-présidente de la Chambre de Métiers de la Sarthe, présidente de FormaSarthe et bien entendu artiste polyvalente. Elle a trouvé sa voie dans l’Artisanat, en proposant des œuvres à base de moulages de mains, insérés dans des tableaux mettant en situation des moments de vie : naissance, mariage, départ en retraite… Nous l’avons rencontrée dans son atelier du Mans, à l’occasion du lancement d’une opération de sensibilisation des jeunes aux métiers d’artisanat d’art.

Comment a démarré votre carrière d’artisan d’art ?

Tout commence il y a 22 ans à la naissance de mes enfants. Quand j’ai vu ces petites mains et ces petits pieds – de véritables bijoux – j’ai eu l’envie d’en prendre l’empreinte pour garder la douceur de son relief dans le temps ! J’ai commencé par faire des cadeaux à ma famille. Après quelques années, les pieds et les mains ont habité des tableaux. Le succès est ensuite arrivé à la suite d’une exposition au Carrousel du Louvre. Le réseau parisien a alors fonctionné rapidement. Ensuite soutenue par la ville du Mans, Agnès Besnard me propose en 2016 d’exposer à la mairie, édifice remarquable où j’avais eu l’honneur de me marier quelques années auparavant. Ayant le goût pour les regroupements d’artistes, nous avons finalement réalisé un vernissage collectif musical… un souvenir impérissable ! S’en est suivie la création d’une association, « Osmosons », destinée à promouvoir le partage artistique au sens large. Nous sommes aujourd’hui plus de 400 ligériens à intervenir sur des événements artistiques. Nous serons d’ailleurs fin août à l’abbaye de Fontevraud pour une exposition.

Et d’un point de vue technique, comment travaillez-vous?

Je travaille soit en immersion, soit en application. En immersion, on plonge l’élément à mouler dans une matière et on ne bouge pas pendant 2 minutes.

L’application, c’est une pose de pâte d’alginate (poudre d’algues) au pinceau. C’est une matière hypoallergénique, et même sans danger d’ingestion car utilisée par les prothésistes dentaires. L’Alginate médical est souple et facile à travailler. Une fois que nous avons ce moule, on peut couler des choses dedans : du plâtre, du plâtre porcelaine avec injection de résine et réaliser des modèles allant jusqu’au bronze grâce à la collaboration avec la fonderie Macheret (Montfort-le-Gesnois). Je résine toujours à l’extérieur pour rendre imperméable.

Mon projet actuel c’est la main en bronze de Bruno Vandestick, que nous utilisons dans un projet plus large de valorisation du territoire sarthois et de leurs talents.

En 2021, l’objectif est de mettre 21 empreintes de mains de Sarthois en exergue, dont chacune d’elles sera soutenue par un mécène sarthois. Ce projet s’inscrit dans un cadre encore plus large de sensibilisation des jeunes à l’Art. Enfin nous ferons un livre et chaque jeune deviendra ambassadeur au sein de son foyer pour faire connaître les métiers d’arts.

Pas facile de mouler des mains ou des pieds, surtout lorsque vos modèles sont des bambins…

Heureusement la pâte d’alginate médical prend en quelques instants. Je l’utilise à température du corps afin que le confort soit total, sans traumatiser mes modèles…

Mais l’important c’est d’imaginer une œuvre en amont, en totale adéquation avec la sensibilité de la personne à qui est destinée l’œuvre. C’est donc un travail d’échanges et de réflexion sur la vie du destinataire de la pièce unique, afin de la personnaliser de façon aboutie.

Ainsi, il m’arrive de réfléchir à une œuvre pour un départ en retraite. Cela a été le cas il n’y a pas longtemps pour un pompier. Je pose alors la question essentielle « Parlez-moi de lui » J’apprends ainsi qu’il a un petit-fils unique. Dans ce cas, le projet a été de faire porter un petit casque de pompier doré à la feuille d’or par les mains du petit-fils, et l’ensemble des collègues de la caserne a signé le tableau. Il y a toujours dans mes commandes un échange jusqu’à ce que je capte l’idée correspondant à la personnalité et au contexte… Tant que je n’ai pas ça, je continue mes recherches jusqu’à parvenir au coup de cœur partagé !

L’une de vos activités réside aussi dans l’Art-thérapie?

Oui tout à fait. L’art-thérapie consiste à utiliser le processus créatif à des fins thérapeutiques. Je crois beaucoup en cette vertu de l’art pour aider les malades. J’ai donc suivi une formation et exerce aujourd’hui en milieu médical. Je travaille, par exemple, avec des malades d’Alzheimer, chez qui nous recherchons des émotions par la musique et l’art en général. Ce travail est souvent réalisé en présence des familles, et permet de travailler la mémoire.


Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

Journée découverte du métier de maroquinier

Nous suivre

Vous aimez la Sarthe ? Alors vous aimez le Petit Sarthois… Suivez-nous ;-)

PUBLICITÉ