L'ecrin du Buisson

JORDAN BERNARD, LA VOCATION DE COACH DE BASKET

Coach des espoirs du MSB depuis 2020, Jordan Bernard, 35 ans, originaire de la Loire, gère une composante essentielle de la longévité du MSB au plus haut niveau du basket français : la formation. L’équipe des moins de 21 ans constitue en effet une sorte d’antichambre de l’équipe professionnelle, servant à la fois de pourvoyeur de joueurs pour les séances d’entrainement, mais aussi à pallier les blessures des pros. Il nous explique son métier, une vocation née à l’adolescence qui fait de ce jeune homme un entraineur déjà très expérimenté. 

Jordan Bernard, coach des Espoirs

De Fraisses (42) à Roanne (42)

Jordan Bernard suit son étoile depuis ses débuts de basketteur à Fraisses, dans la Loire, dès l’âge de 4 ans. Sa vocation de Coach est venue très vite vers l’âge de 15 ans. Il jouait au niveau régional mais ce qui l’intéressait c’était d’entrainer : il passe avec brio tous ses diplômes et entraine rapidement les sélections départementales, avant d’intégrer le staff du gros club de la région : la Chorale de Roanne. « J’aime accompagner les jeunes dans leur développement, leur transmettre aussi des valeurs. Très jeune, j’ai coaché des adultes (ndlr : à Andrézieux et à Oullins en N2M) mais j’ai toujours gardé un pied dans la formation des jeunes. C’est quelque chose qui est venu naturellement pour moi ».

2020 : année Covid et arrivée au MSB

L’homme sait plus que quiconque que nul n’est prophète en son pays. Après 5 belles années passées dans le grand club de sa région, il se met en quête d’un nouveau challenge. Mais attention, les valeurs humaines comptent beaucoup pour ce jeune papa qui a offert son cœur à une sarthoise, c’est un autre coup de foudre qui l’amène dans la région… « J’ai tout de suite compris au cours des premiers échanges que le MSB c’est avant tout une grande famille. Et bien entendu il y avait l’historique du MSB, le titre en 2018, les stars sorties du centre de formation. Donc personnellement je l’ai vécu comme une nouvelle marche dans mon parcours.» 

Double casquette : les jeunes et assistant d’Éric Delord

Jordan participe à toutes les séances du groupe pro, en appui du coach général Éric Delord. Il garde un œil particulier pour ses jeunes pousses, qui complètent les effectifs sur certains exercices. « C’est assez logique car au club nous souhaitons une passerelle continue entre les espoirs et les pros. » L’objectif principal du centre de formation est bien de faire émerger des pros, avec la même identité de jeu, et le comportement adapté sur et en dehors du terrain. « Nous avons réussi à sortir quelques jeunes depuis 3 ans, qui jouent en professionnels aujourd’hui : Raphaël Djasrambaye, Hugo Mienandi (prêté à Angers en Pro B), Mathias van den Beemt (prêté àAix Maurienne en Pro B). Tous ne feront pas des carrières à la Batum mais la plupart peuvent bien vivre de leur passion. »

Le métier d’entraineur professionnel : l’exigence fait la différence

L’organisation est bien rôdée : le matin est occupé par la séance avec les pros, quand l’après-midi Jordan les passe avec les jeunes. Les week-ends sont rythmés par les matches, à domicile avec les pros (séance le matin, prépa du match l’après-midi) et à l’extérieur avec les jeunes, qu’il accompagne pour les voyages retours souvent éloignés (Monaco, Lyon, Gravelines…).

 « Pour synthétiser nos séances d’entrainement, je parlerai de 3 types : les séances collectives avec des jeux réduits parfois en 3×3, les séances à visée individuelle mais avec toute l’équipe où l’on a une approche poste par poste, et les séances en tête à tête surtout pour nos 3 espoirs intégrés avec les pros. » Les coaches ne chôment pas car la plupart du temps il y a 2 séances par jour, sauf le samedi une seule le matin (match) et le dimanche (repos). Et Jordan d’expliquer que son métier ne se résume pas à l’animation des entrainements : « Dès que l’on peut, on s’affaire aux autres tâches essentielles du métier : prépa des matches en vidéo, relations avec les parents, les agents, le staff, et parfois les médias… »

Son œil d’expert sur la formation à la française

« Nous avons la chance d’avoir un basket en France qui sort de gros talents : il n’est qu’à regarder la position des français à la Draft en NBA ! Ceci s’explique par 2 choses : d’abord notre vivier génétique avec cette chance en France d’avoir une belle diversité qui donne des joueurs aux physiques très performants ; ensuite les structures de formation avec un niveau général des centres de formation qui a augmenté en nombre de bons centres. » En 2023, Wemby et Coulibaly ont fait #1 et #7, on peut espérer faire encore mieux en 2024 avec 3 français pressentis dans le Top 10 ! « Mais attention, si nos joueurs ont progressé d’un point de vue technique, il faut continuer à leur inculquer la valeur du collectif, pour ne pas sombrer dans la facilité du « tout tout de suite » explique Jordan Bernard, qui place le comportement du joueur tout en haut des exigences requises dans son Sport-Études. « Wenbanyam en est un bon exemple, il a la technique, le physique et le mental. Si il n’avait pas été protégé dans son club formateur, restant jusqu’à ses 19 ans près de ses parents, il serait moins fortifié pour affronter les ogres du Sport-Business. »


Jordan si tu étais… Tu serais….
Un joueur : Stephen Curry (Golden State)
Un entraineur : Vincent Collet (il a tout)
Un président : Christophe Le Bouille (un professionnel)
Un joueur marquant du MSB : Nicolas Batum
Un match marquant : Finale des JO USA-Espagne (Pékin)
Un lieu en Sarthe : Fresnay-sur-Sarthe

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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