Ancienne forteresse aux portes du Maine, le Donjon de Ballon est un témoin de l’architecture de la période Moyen Âge-Renaissance. En position dominante sur un éperon rocheux à la pointe d’un plateau dominant le Saosnois, entre Maine et Normandie, la forteresse fut l’enjeu de nombreuses batailles. Ses jardins, d’inspiration de la même époque, présentent des collections botaniques et une vue exceptionnelle. Le domaine fut abandonné quelques siècles puis repris par Jean et Beatrice Guéroult dans les années 1960. Ils dessinèrent le jardin clos médiéval qui se trouve au pied du donjon. Le domaine fut ensuite peu à peu réaménagé. Nous avons rencontré le propriétaire-gestionnaire actuel, Emmanuel Guéroult, qui nous a ouvert les portes d’un lieu chargé d’Histoire : suivez le guide !
Une forteresse prise 25 fois !
Il aurait été construit par Guillaume Ier de Bellême en 1 005, afin de servir de point d’appui contre la famille des comtes du Maine. La forteresse devint rapidement l’objectif des Normands qui cherchaient à conquérir le sud de la région. Le château fut assiégé une vingtaine de fois durant le XIe siècle. À partir du XIIe siècle, Ballon passa entre les mains de la famille de Chaources, qui conserva le château pendant 200 ans. La seigneurie est alors sous l’influence anglo-normande. Afin de mettre fin à l’hégémonie des Plantagenêt, Philippe-Auguste se rendit dans le Maine. Il s’empara deux fois de Ballon en 1189 et en 1199. La forteresse de Ballon fut alors brûlée et démantelée. Philippe-Auguste la fit reconstruire et y plaça Hugues de Beauçais. Pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453), la forteresse dut subir un certain nombre de sièges, et la ville des pillages par les anglais. En 1434, la forteresse fut rasée par les anglais. Après cette période de conflit, la fille de Hardouin VIII, Renée de Maillé, dame de Ballon, épousa en 1452, Jacques de Surgère, chambellan du roi. Ce seigneur, riche et puissant commença à partir de 1469, la reconstruction du donjon et de la partie de Ballon brûlée par les Anglais. La réédification du château fut terminée en 1505.
Architecture : entre moyen-âge et renaissance.
Le château se présente aujourd’hui sous la forme d’un donjon entouré d’une enceinte et de fossés. La porte du pont-levis datant du XIIIè siècle fut modifiée au XVIè siècle. Le logis dont la forme ressemble à celle d’un fer-à-cheval est protégé par des murs de 2 m d’épaisseur. Cette tour de 4 étages est couronnée d’une galerie supérieure sur mâchicoulis. Le château devient plus résidentiel dès les XVIIè siècle, car les défenses sont devenues quasi-inutiles face à l’artillerie. Les fenêtres à croisées indiquent que le château a une vraie valeur résidentielle. La lumière devient un confort et un luxe. Après la guerre, les détenteurs de châteaux et manoirs essaient surtout de se protéger du brigandage. C’est pourquoi, des grilles étaient posées sur les fenêtres et les traces en sont visibles sur les croisées des deux premiers niveaux du logis.
La tour se termine par une flèche d’ardoise et comporte un escalier en vis de pierre. Cette grosse tour est couronnée de mâchicoulis. Le château est classé au titre des monuments historiques en 1923.
Un jardin labellisé « Jardin remarquable ».
Le jardin du donjon de Ballon a été créé à partir des années 1960 par Jean Guéroult, le père d’Emmanuel. Il est composé de 5 ensembles structurés autour de la vue splendide à 280° :
L’Allée des Tilleuls, qui est bordée par l’allée des topiaires constituée d’une trentaine de buis taillés en forme variée. Sur les côtés on y trouve des collections d’arbres remarquables Cette allée débouche sur la cour des lions.
La Cour des Lions, qui tient son nom des deux lions en pierre qui défendent l’entrée du pont-levis.
Le Jardin clos médiéval, ainsi appelé parce qu’il est entouré de remparts dont la base date du XIIe siècle. C’est un jardin de transition qui s’inspire de motifs entre la fin du Moyen-Âge et la Renaissance. Il est lui-même divisé en 3 parties : le jardin du puits composé de motifs géométriques simples de buis taillé dans lequel se trouve le puits de 50 mètres de profondeur qui alimentait la forteresse en eau (très utile lors des sièges) ; le jardin du milieu, d’inspiration renaissance avec des roses anciennes sur tige, des plantes aromatiques et médicinales ; le jardin du Saint Esprit, aménagé autour des ruines.
La Motte panoramique : 2 chemins conduisent au sommet de la motte féodale, le long de la haie de chênes verts ou en empruntant le berceau de hêtres. La vue panoramique porte sur le pays du Saosnois. Cette motte est plantée d’un verger d’arbres fruitiers botaniques.
La Roseraie ; 7 massifs triangulaires présentent une centaine de variétés de roses anciennes ! Vous y trouverez aussi des arbres fruitiers botaniques, des clématites et une collection de pivoines. Dans la roseraie se trouvent plusieurs arbres et arbustes dont : parrotia persica (l’arbre de fer), davidia involucrata (l’arbre aux mouchoirs) et ginkgo biloba (l’arbre aux cent écus). Sur 80 mètres de long, un mur de roses présente un ensemble de rosiers et de clématites. Ce champ est bordé au sud par une allée de cornouillers.
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