L'ecrin du Buisson

LA FILIERE BOIS AVEC BM ARCHITECTES

Installé depuis 3 ans au Mans, BM architectes est une agence d’architecture qui développe des solutions bois préfabriquées 
à destination du logement individuel, collectif et des équipements. Ce matériau qui concerne déjà près de 7 % du marché de la maison individuelle est de plus en plus présent dans le collectif. Il est vrai qu’il est esthétique, et que c’est celui que préfèrent les utilisateurs quand il s’agit de créer une sensation de bien-être. Enfin, et c’est peut-être son principal atout, il affiche de grandes aptitudes 
de stockages de CO2 particulièrement recherchées actuellement. Nous faisons le point avec Stéphane Béranger, gérant fondateur 
de BM architectes, cabinet récompensé à 2 reprises par le prix national de la construction bois (2012 et 2013)
.

Cyril Macquaire de Racine BE (Cabinet d’étude) et Stéphane Béranger (BM Architectes)

Parlez-nous de cette filière bois ?

Nous sommes entrés il y a 20 ans dans un écosystème Sarthois constitué d’entreprises, de bureaux d’études, d’autres architectes, qui ont un projet commun : intégrer le concept de développement durable dans leurs projets de construction. Le choix de la filière bois, appelée aussi filière sèche, en constitue la pierre angulaire. Cet écosystème est très actif avec des entreprises comme notamment Charpente Cénomane, devenu un acteur reconnu au plan national. D’autres entités sont des thermiciens (Blin Ingénierie), bureaux d’études (Racine BE). Ce qui est important, c’est la complémentarité entre les maitres d’ouvrage, les entreprises et les bureaux d’études. L’équipe de maitrise d’œuvre est de plus en plus étoffée, de par la nécessité  d’associer les nombreuses compétences pour atteindre les objectifs. D’où la nécessité de ne plus travailler en mode vertical, mais plutôt en mode horizontal pour associer dans les décisions ces multiples compétences.

Pourquoi cette filière progresse autant ?

Depuis 1995, nous avons travaillé sur ces thèmes de façon intuitive. Nous ressentions déjà cette prise de conscience de l’impact que va avoir la vie quotidienne de l’occupant du logement vis-à-vis de l’environnement. Les jeunes ont dorénavant une approche qui intègre les problématiques d’environnement. Ensuite a été adoptée la RE2020 qui vise à introduire de nouvelles normes environnementales pour les futures constructions. Cette nouvelle règlementation, qui a remplacé la RT2012, est née de la volonté de l’État et des différents acteurs du secteur d’agir collectivement pour réduire les émissions carbone des bâtiments, résidentiels et non-résidentiels (bureaux, usines, immeubles, magasins, écoles, universités, etc.). Donc le choix du bois est justifié par les objectifs à atteindre : peu émissif, il consomme peu et a un impact environnemental très faible. Au début, nos projets concernaient des logements individuels, puis des équipements, et maintenant nous construisons des logements collectifs de R+3 (voir par ailleurs projet de 36 logements collectifs à Yvré l’évêque).

Quels sont les grands principes de ces constructions filière bois ?

Du biosource, du « Low-tech » et du bon sens. Le concept de « Low-tech » promeut l’absence de technologies complexes. Le bon sens tient en 3 mots : orientation, compacité et mode constructif. L’orientation vise à concevoir un logement bioclimatique. Une attention toute particulière sera portée à l’orientation du bâtiment (afin d’exploiter l’énergie et la lumière du soleil), au choix du terrain (climat, topographie, zones de bruit, ressources naturelles, …) et à la construction (surfaces vitrées, protections solaires, compacité, matériaux, …). Quant à la compacité, cela revient, pour un volume habitable fixé, à limiter la surface de déperdition du bâtiment, et donc, d’une part, sa demande de chauffage, et d’autre part la quantité́ de matériaux à mettre en œuvre pour construire son enveloppe. Enfin le mode constructif s’attache à réduire les délais et les nuisances de voisinage liées au chantier : préfabrication en 2D ou en 3D hors site.

Quels sont les autres avantages, en plus de l’aspect esthétique et du respect de notre planète ?  

Ces bâtiments sont évolutifs et proposent une grande modularité. Avec le système de préfabrication, on peut y apporter une nouvelle cloison ou un nouveau plancher extrêmement rapidement. Les modes de vie évoluent avec l’âge des habitants des constructions : télétravail, familles recomposées, accueil des plus âgés… Ces changements de vie nécessitent des maisons modulables facilement, 
ce que permet notre concept 
de constructions à ossature bois. 

Quant au prix, ils vont rapidement descendre en même temps que les volumes de fabrication vont augmenter. J’en appelle d’ailleurs aux constructeurs de maisons individuelles (70 % du marché en France) pour qu’ils intègrent ces solutions dans leur offre. En proposant des solutions reproductibles de maisons individuelles préfabriquées bois, cela va faire descendre les prix. 

Le processus est enclenché, il ne va faire que croitre (voir page 7).

www.bmarchitectes.fr

NOTRE LOGEMENT DE DEMAIN

Un exemple de logement construit au Mans par BM architectes

Le terrain est exceptionnel par ses qualités : sa forte pente (15 %) est orientée vers le Sud et vers la vue. De plus, de grands arbres occupent le sol et forment une canopée riche de plusieurs essences.

Le projet imagine 2 niveaux pour révéler la pente naturelle : un 1er dédié aux pièces de sommeil et de travail (chambres & bureau), le second dédié aux pièces de vie (cuisine, salon, salle à manger & activités communes). Ces deux volumes sont fragmentés pour éviter de donner un caractère massif à la maison. Un vide double hauteur relie les 2 étages entre eux avec l’escalier et leur donne une cohésion.

La lumière naturelle et le grand paysage au sud sont 2 atouts qui ont permis d’effacer la limite entre l’intérieur et l’extérieur. L’organisation de la maison est simple : fermée au nord et ouverte au sud. Calé sur l’altitude de la rue, le niveau haut abrite les chambres et le bureau. Le vide de l’escalier fractionne l’espace 
en 3 : l’entrée dans le prolongement de la coursive d’accès, les espaces dédiés aux 3 enfants et, à l’opposé, les pièces dédiées aux parents (chambre, salle de bains, bureau et terrasse). Le niveau bas est plus ouvert, plus décloisonné. 
Seul le vide de l’escalier organise ce rez-de-chaussée bas : d’un côté l’ensemble cuisine et cellier, de l’autre les pièces à vivre. Tout ce niveau se prolonge sur une large terrasse encore surélevée par rapport au sol naturel.

Approche environnementale

Sur ce projet, l’apport solaire a été optimisé avec une façade sud vitrée à 93 %. Le confort d’été a été traité avec un décaissée de toiture (effet casquette) et 
e maintien de 2 grands arbres caducs à haute tige. Ces 2 dispositifs génèrent une ombre efficace en été, aussi bien sur la terrasse que sur la maison. 
Des brise-soleil-orientables complètent ce dispositif. La façade nord 
n’est quasiment pas vitrée, seule l’entrée et une sdb y prennent leur lumière. L’isolation a été renforcée, limitant le besoin de puissance de chauffage 
à 6 Kilowatts. Le poêle à bois suffit à chauffer la maison.

Description technique

• Structure verticale : panneau ossature bois

• Structure horizontale : solivage traditionnel et chape sèche Fermacell

• Charpente : bois lamellé-collé

• Essence de la structure : sapin

• Revêtement bois : lame bois massif ; Panneau contreplaqué de peuplier ; Panneau de synthèse ou composite Silbonit

• Finition du revêtement : peinture

• Menuiserie extérieure : menuiserie mixte bois aluminium

• Menuiserie intérieure : porte bois, revêtement de sol bois chêne, 
revêtement mural bois peuplier

• Chauffage bois : non

• Isolation extérieure : laine de verre

• Isolation intérieure : laine de roche

• Consommation énergétique : 37,2 Kw ( dont 18,3 de chauffage)

• Résultat du test d’infiltrométrie : 0,52 m3 / m2 / h

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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