LE MANOIR DE LORRIÈRE :  UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Le manoir de Lorrière est situé à l’extrême sud de la Sarthe, sur la commune de Dissé-sous-le-Lude. Il domine la vallée de la Marconne, affluent du Loir, et dispose de jardins à la française aux petites touches italiennes. Autant dire un paradis pour les amoureux du patrimoine, comme l’est l’habitant des lieux : Henri de Bresson. Il nous a reçu et fait visiter la demeure héritée de ses parents, entre un verre de vin et un rosbeef saignant ! La France comme on l’aime, qui sait conjuguer simplicité et savoir vivre, et entretenir (non pas sans difficultés) notre patrimoine si essentiel à l’attrait de nos terroirs. 

Un peu d’Histoire des lieux

Le domaine s’étend sur 150 ha mêlant champs agricoles et forêts giboyeuses, serti de dépendances louées en gites touristiques. La guerre de cent ans étant passée par là, René du Mesnil fit élever son nouveau manoir au retour de la paix, sur ce qui restait d’anciennes fortifications. C’était l’époque où le roi René d’Anjou relevait le pays de ses ruines. Lorrière fut agrandi au 19ème par la famille des Bernard de la Frégeolière, vieille famille angevine arrivée en 1835 en héritant des Monden de Lorrière. Le mur d’enceinte est abattu, on s’ouvre sur la lumière de la petite vallée. Le château de Lorrière est donc entièrement reconstruit entre 1865 et 1875 sur les plans de l’architecte angevin Ernest François Dainville. Il est à nouveau remanié à partir de1920, après le mariage du dernier des Frégeolière, Renaud, aviateur pendant la grande guerre, avec Renée Combe St Macay, issue d’une famille béarnaise férue de jardins.

Des jardins dessinés par Jules Vacherot

Renée la grand-mère maternelle de notre hôte Henri de Bresson se voit offrir le plan d’un jardin d’exception dans les années 20. « C’est un jardin à la française avec des touches italiennes qui a été dessiné par le jardinier en chef de la Ville de Paris, Jules Vacherot, qui fut aussi le jardinier en chef de l’Exposition universelle de 1900. Il l’avait offert à ma grand-mère en guise de cadeau de mariage », nous explique Henri de Bresson. Le vieux manoir a cédé son rôle de vigie pour se parer de jardins mariant taupières, buis taillés au fouillis arboré de la vallée. Son vieux chêne vert veille sur les lieux, comme ce menhir qui marque l’entrée du domaine, témoin de la voie romaine qui passait là entre Le Lude et Saumur. A noter que le manoir est classé aux Monuments Historiques depuis 2001. 

Le domaine s’ouvre au public

Au quotidien, le jardin est aujourd’hui entretenu par Didier Beaussier. En le visitant, vous pourrez contempler des ifs, des cyprès, des fleurs, un chêne parasol, un verger et une superbe cabane de verdure. Entamée il y a cinq ans, le manoir de Lorrière poursuit sa politique d’ouverture au public. Dans les pas de sa grande sœur, la Fête des Jardiniers du château du Lude, le manoir a quant à lui fait sa 1ère Fête des plants d’automne en octobre dernier. « Nous attendions 1500 personnes et nous en avons eu 3500 ! » commente réjoui Henri de Bresson. 

« Barbara de Nicolaÿ m’a dit qu’il fallait une fête en automne, ils m’ont conseillé de me lancer en me donnant des conseils et des adresses. Et naturellement, j’y suis allé ». Cet ancien journaliste au Monde assume la gestion du domaine pour sa famille, étant l’ainé de 6 frères et sœurs, et seul résident à l’année. Il propose les dépendances du manoir à la location, pour vos mariages, séminaires ou fêtes de familles : 

Le parc accueille les randonnées des villages voisins et les jardins sont maintenant ouverts à la visite.

Manoir de Lorrière,  

Dissé sous Le Lude

06 85 72 89 78 

hdebresson@gmail.com 

www.gitesdumanoirdelorriere.com

ORIGINES DU MANOIR À LA FRANÇAISE

Le mot manoir vient du latin « maner », qui signifie une demeure, un lieu où on habite. Le manoir est apparu peu après la Guerre de Cents Ans, au XVe siècle. Un château est la demeure d’un roi ou d’un seigneur, généralement construit à l’intérieur ou très proche de la ville. Un manoir quant à lui était l’habitation d’un noble. Les manoirs étaient bien souvent construits à la campagne, ils étaient donc raccordés à des terres destinées à l’agriculture, mais pouvaient aussi servir d’autres vocations : élevage, viticulture, sylviculture… Selon le site www.museesdupatrimoine.fr, on compterait 43 manoirs classés aux Monuments Historiques en Sarthe, 120 en Pays de la Loire, et 753 en France.