Tous les sarthois ont entendu parler du MSB. C’est comme les rillettes ou les 24H, ça fait partie du patrimoine culturel du département. Et il faut savoir que la Sarthe est une place forte du basket hexagonal, tant en termes de nombre de licenciés (environ 2 000) plaçant notre département et la région Pays-de la Loire parmi les toutes premières de France. De même le MSB apparaissait dans le Top 10 des Clubs ayant fait l’Histoire du Basket en France (5 championnats et 4 Coupes de France). Sans compter les joueurs et entraîneurs illustres étant passés au Mans : Grégor Beugnot, Alain Gilles, Hervé Dubuisson, Nicolas Batum, Alain Koffi ou JD Jackson. Nous avons rencontré quelques-uns des acteurs de ces 30 années d’exploits, il était impossible de voir tout le monde tant il y a eu de personnalités passées au club, qu’ils soient joueurs, entraîneurs, dirigeants, bénévoles, etc…
L’avant MSB : les racines du basket sarthois et la fameuse Coupe de France de 1964
Le Sporting Club Moderne Le Mans appartient au patrimoine du basket français. Il remporta les titres de champions de France de 1978, 1979 et 1982 et multiplia les places d’honneur dans les années 60 et 70, remportant la Coupe de France dès 1964. C’est cette année-là qui vit naître la popularité du basket dans la Sarthe avec le défilé des supporters dans les rues de la ville du Mans, avec en tête Christian Baltzer (joueur) la coupe dans les mains. Le SCM s’était développé grâce au soutien des Comptoirs Modernes, une entreprise de la Grande Distribution qui avait mis à sa disposition la salle Gouloumès (rue des Sablons au Mans) et des sponsors fournisseurs des magasins comme Panzani. Ayant recruté quelques pointures du basket à l’époque, le SCM accéda à la 1re division en 1962, alors appelée Nationale 1. Sous la houlette du Président Bernard Gasnal et de l’entraineur Justy Specker, l’équipe intégra le gratin du basket français.
La création du MSB en 1993 : Entrée dans l’ère du basket moderne
Les années 80 marquent le passage au professionnalisme dans le basket français avec des clubs ambitieux comme le CSP Limoges, Pau-Orthez ou Monaco. Le SCM connait des problèmes financiers et descend en N1B pour quelques saisons. Mais le club remonte en 1990 et se maintient dans l’élite les 3 années suivantes, sauvant sa peau à chaque fois lors des barrages. Le 6 septembre 1993 le SCM devient le MSB (Le Mans Sarthe Basket) et le déclic sportif survint avec la construction de la nouvelle salle d’Antarès (inaugurée le 25 septembre 1995) qui signa le renouveau du Mans, basé sur une formation de haute qualité (voir article sur Jordan Bernard). Pour la saison 1996- 1997, le MSB engage un nouvel entraîneur, Alain Weisz, avec pour mission de hisser l’équipe vers les sommets. Il fait signer dans la foulée Josh Grant, un américain expérimenté moteur pour l’équipe, qui décroche une 4eplace synonyme de qualification européenne. Les saisons suivantes, Le Mans continue sur sa lancée, s’offrant la présence de Keith Jennings en son sein, qui décroche le titre de MVP du championnat en 1999. Le MSB connaît ensuite une période de doute, conclue par le départ d’Alain Weisz pour l’Équipe de France en 2000. Lui succède alors son assistant et ex joueur du MSB : Vincent Collet.
Années 2000 : Collet et le retour au sommet
Audacieux, Vincent Collet engage le plus petit joueur de l’histoire du championnat français, Shawnta Rogers (1,61 m), qui, en compagnie d’un autre Américain, Chris King, hisse le club à une inattendue 3e place (puis les demi-finales des play offs). Pour la saison 2002-2003, les jeunes prennent le pouvoir au Mans : emmené par Pape-Philippe Amagou et Alain Koffi (purs produits du centre de formation) et par Amara Sy (en provenance de l’ASVEL), Le Mans se propulse vers le haut du classement, finissant régulièrement aux 3 premières places. Une première place en saison régulière lui permet de décrocher un billet en Coupe ULEB pour les saisons 2003-2004, et 2004-2005. Mais le MSB butte en plays offs : 3e puis 5A.
2006 : un 1er titre de champion de France pour le MSB
L’année 2006 commence bien, puisque le MSB remporte le 1er trophée de la saison, la Semaine des As. Le club est éliminé en . de finale de la Coupe de France. Avant d’entamer les play-offs, le MSB est pointé à la 5e place de la saison régulière (22v/12d). Un magnifique parcours lui permet de remporter le titre en battant en finale le SLUC Nancy 93-88 et ainsi de devenir le nouveau champion de France, glanant au passage le fameux billet qui octroie au club l’assurance de la participation à l’Euroligue pendant trois saisons.
NANCY-LE MANS 88-93 (Bercy) – Coach du MSB : Vincent Collet
Marqueurs : Grégory (25), Amagou (0), Koffi (4), Ruzic (3), Bokolo (7), Guice (13), Besok (26), Campbell (15), J.D. Jackson (0) J-D Jackson peut prendre sa retraite l’esprit tranquille. Il part sur un titre et la relève mancelle s’annonce prometteuse.
2018 : un cinquième sacre inespéré après ceux de 1978, 1979, 1982 (SCM) et 2006 (MSB)
En 2017/2018 deux clubs sont au-dessus des autres : l’ASVEL et Monaco. Les deux ogres budgétaires dominent le championnat lors de la saison régulière. Juste derrière le MSB n’est pas si loin mais battre une des deux formations au meilleur des 3 matchs n’est pas probable sur le papier. Le Mans fait pourtant tomber l’ASVEL en quart, puis Strasbourg lors de la 5ème rencontre, à l’extérieur lors des prolongations. Arrive Monaco qui marche sur le championnat et les play-offs.
MONACO – LE MANS 74-76 (Bercy) – Coach du MSB : Éric Bartecheky
Marqueurs : Cobbs (16), Eito (11), Fall (3), Lofton (10), Morin (8), Riley (8), Stephens (0), Travis (14), Yeguete (6) 40 ans après le premier titre du Sporting Club Moderne en 1978, Le Mans Sarthe Basket a remporté le 5e titre de champion de France du club.
2023 : un retour en Coupe d’Europe pour les 30 ans du club
Après quatre saisons de privation, Le Mans est de retour sur la scène européenne avec un effectif bien différent de celui de la saison précédente. Terry Tarpey s’en est allé à Monaco, Yeguete est revenu, et de nouvelles têtes arrivent pour fêter les 30 ans du club. Pour le MSB, dont le budget est de 7 millions d’euros et la masse salariale brute chargée (joueurs et staff pros avec 3 coaches) de 1,9 million, le recrutement estival a représenté un sacré chantier car alors que l’équipe sortait d’une bonne saison, elle n’en conserve plus que deux joueurs, Abdoulaye Ndoye et Williams Narace en plus du coach Elric Delord. Il faut dire que le basket connait aussi, à l’instar du foot ou du rugby, une inflation des salaires avec la montée en puissance des 3 ogres budgétaires (Monaco, ASVEL et PARIS), il devient donc compliqué de conserver de très bons joueurs comme Matt Morgan, finaliste au trophée de MVP de la saison de Betclic Elite et même l’autre All-Star, Tres Tinkle. Sans parler de Terry Tarpey, qui a monnayé son statut d’international auprès de Monaco. Le MSB a par contre fait revenir Will Yeguete, qui a déjà à son CV trois – remarquables – saisons au club avec le titre de champion de France de 2018.
CLASSEMENT BETCLIC ELITE APRÈS 18 MATCHES : 12e (8 V -10 D) sur 18 équipes
CLASSEMENT COUPE D’EUROPE APRÈS 6 MATCHES : 2e (3 V – 3 D) sur 4 équipes