L'ecrin du Buisson

L’ÉPOPÉE MUC 72 A TRAVERS 25 ANS D’HISTOIRE

Ismaël Bangoura en 2006 lors d’une victoire contre Marseille 3-0 

Tous les sarthois ont entendu parler du MUC 72. C’est comme les rillettes ou les 24H, ça fait partie du patrimoine culturel de la région. Nous avons rencontré quelques-uns des acteurs de l’époque, il était impossible de voir tout le monde tant il y a eu des centaines d’acteurs de cette saga de plus de 25 années entre 1985 et 2012 : joueurs, entraineurs, éducateurs, dirigeants, supporters. Au gré de nos rencontres, nous avons néanmoins un bel échantillon des héros de l’époque. Aucune nostalgie excessive à travers ce dossier, mais juste une envie irrépressible de conter cette Histoire pour les nouvelles générations, car savent-ils que Benzema est venu jouer au stade Léon Bollée alors qu’il n’avait que 20 ans, ou même Zizou en Coupe de France avec Bordeaux, ou encore Thierry Henry, Zidane ou Ribery ! Rien de mieux que de regarder le passé pour préparer l’avenir, car comme nous l’a dit Frédéric Hantz en interview, « pour construire une réussite sportive il convient de comprendre toutes les dimensions d’un club, y compris son Histoire ».

L’avant MUC 72 : le foot avant 1985 au Mans

Jusqu’en 1985, 2 clubs se partagent le 1er rôle du football manceau : l’Union Sportive du Mans (USM) et le Stade Olympique du Maine (SOM). L’USM est un club omnisports fondé en 1889. En 1910, la section football se qualifie pour le championnat de France USFSA. L’Union sportive du Mans rejoint le professionnalisme en 1942. Habitué au bas de tableau, le club renonce à son statut professionnel en 1952. Mais l’USM accède une nouvelle fois à la D2 en 1970 et se maintient à ce niveau pendant 4 saisons. Relégués en D3, le club s’enfonce peu à peu malgré le soutien financier de la municipalité, avant d’être rétrogradé en D4 en 1981. Dans le même temps, le Stade olympique du Maine, soutenu par les Mutuelles du Mans, gravit peu à peu les échelons et progresse jusqu’à la D3 en 1984, après avoir déjà évolué à ce niveau lors de la saison 1970-1971. Le SOM se classe 11ème du groupe Ouest de D3 lors de la saison 1984-1985. Mais l’aide de la compagnie d’assurances atteint ses limites et la montée en D2 paraît impossible. C’est dans ce contexte que sous l’impulsion de Roland Grandier, alors président du SOM, la fusion des 2 clubs rivaux devient possible.

La fusion de l’USM et du SOM donne naissance au MUC 72

Le maire du Mans Robert Jarry soutient le projet de fusion et rencontre à plusieurs reprises les présidents des 2 clubs. En mai 1985, un sondage est effectué par le quotidien Le Maine libre au sujet du nom que portera le club après la fusion. L’appellation « MUC 72 », pour Le Mans Union Club 72, retient l’attention des lecteurs. Dans les faits, les 2 clubs n’ont pas fusionné. Les dirigeants se sont entendus pour créer un nouveau club avec des nouvelles couleurs, lequel a démarré en D3 à la place du Stade olympique du Maine. Ce dernier et l’Union sportive du Mans n’ont pas disparu ; les 2 clubs ont poursuivi leur histoire sans équipe sénior masculine au travers de leurs équipes féminines et de jeunes. Pour sa 1ère saison, le MUC 72 se classe 10ème du groupe Ouest de D3 et remporte son premier match à Bollée avec pour premier buteur de l’Histoire Régis Beunardeau. 

1988-2003 : le MUC 72 s’inscrit durablement dans le paysage de la Ligue 2

En 1986, l’entraîneur Bernard Deferrez est remplacé par Christian Gourcuff. Sous son impulsion, les sarthois accèdent à la D2 en 1988. Le 14 mai 1988, le match pour la montée au cours duquel les Manceaux s’imposent 3-2 face à l’ES La Rochelle rassemble 6 688 spectateurs au stade Léon-Bollée. L’attaquant Pascal Affaire inscrit ce soir-là un triplé, pour un total de 26 buts sur la saison. Après un rapide passage en D3, les Manceaux accèdent donc une nouvelle fois à la D2, et ne quitteront plus cette division avant l’été 2003. Après avoir frôlé la montée (défaite contre Strasbourg en barrage en 1992), le MUC 72 frôle la descente lors de la saison 1993-1994. Thierry Froger, ancien joueur du club et responsable de la formation prend les rênes de l’équipe en décembre 1993, et les Manceaux signent une victoire de prestige face à l’Olympique de Marseille lors de la 1ère journée de championnat suivante. Ils s’imposent 3 buts à 2 au Stade Vélodrome grâce à un doublé de Patrick Van Kets. Le club termine à la 6ème place de D2 durant 3 saisons consécutives de 1996 à 1998. Certaines figures marquent cette époque, à l’image du gardien Olivier Pédémas ou de Régis Beunardeau, qui intégreront tous les 2 le staff technique du club. Parallèlement, le club voit sortir de bons joueurs de son centre de formation, dont le plus célèbre est l’attaquant ivoirien Didier Drogba. En 1999, le club réalise une performance significative en atteignant les demi-finales de la coupe de France. Les Sarthois, alors entraînés par Marc Westerloppe, sont éliminés à Sedan en s’inclinant 4-3 après les prolongations ! voir p.21

2003-2008 : la montée en puissance vers l’élite

Pendant cette période, les Manceaux vont vivre leurs plus belles années, se maintenant cinq saisons parmi l’élite et participant à trois demi-finales de Coupe de la Ligue consécutives. Auparavant, le MUC 72 avait pu accéder à l’élite (p.8) et remporter la Coupe Gambardella en 2004 (voir p.16). Pour son retour en Ligue 1 en 2005 après une descente d’une saison,  le MUC 72 conserve son ossature et se renforce judicieusement avec les signatures de jeunes joueurs comme l’ivoirien Koffi N’Dri Romaric, le monténégrin Marko Baša ou le brésilien Túlio de Melo. Les Sarthois enchaînent les bonnes performances en début de championnat et parviennent même à se hisser à la 2ème place du classement après la 7ème journée. Le Mans rentre peu à peu dans le rang mais signe quelques succès marquants, comme une victoire 3-0 à domicile face à l’Olympique de Marseille (voir p.11) ou sur la pelouse du Parc des Princes face au PSG. Le MUC 72 termine la saison au 11e rang pour son retour dans l’élite. En 2006-2007, Le club réussit une nouvelle fois à se classer en milieu de tableau, terminant à la 12ème place. En fin de saison, Frédéric Hantz, venu de Brive (CFA 2), quitte le club et rejoint le FC Sochaux-Montbéliard (voir p.15). Rudi Garcia, entraîneur de Dijon (D2), est appelé pour le remplacer. Sous sa houlette, le club fait un bon début de championnat, occupant même le fauteuil de leader aux soirs des 2ème et 3ème journée. Le Mans réalise sa meilleure saison en Ligue 1, se classant à la 9e place à l’issue du championnat, sans avoir quitté le haut du tableau. C’est aussi cette année-là que le MUC 72 vit l’un de ses plus grands matchs. Le club dispute la demi-finale de la Coupe de la Ligue pour la 3ème saison consécutive, opposé cette fois-ci au RC Lens. Au terme d’un match dantesque, ce sont finalement les Lensois qui s’imposent au stade Léon-Bollée et se qualifient pour la finale, sur le score de 5 buts à 4 après les prolongations. Alors… Y avait-il faute sur Romaric avant le 5eme but lensois ?

Le changement de nom : le MUC 72 devient le Mans FC

Un an seulement après son arrivée, Rudi Garcia quitte le club pour rejoindre Lille. Il est remplacé à la tête de l’équipe première par Yves Bertucci, entraîneur de la réserve mancelle. Malgré le départ de plusieurs titulaires, Le Mans réussit une bonne entame de championnat. Mais le club peine à suivre le rythme et les résultats se dégradent. Après une période hivernale difficile, Yves Bertucci se retire et le Suisse Daniel Jeandupeux, déjà entraîneur du club de février à décembre 2004, prend une nouvelle fois les rênes de l’équipe. Les Sarthois ne parviennent pas à assurer définitivement leur maintien et en mai, le club connaît son 2ème changement d’entraîneur en une saison. Jeandupeux se retire afin de se consacrer au recrutement. Arnaud Cormier, qui avait mené les jeunes Manceaux à la victoire en Coupe Gambardella en 2004, est nommé au poste d’entraîneur pour les 4 derniers matchs de la saison. Les Sarthois arrachent leur maintien en Ligue 1 en terminant à la 16e place du classement. Le portugais Paulo Duarte, qui occupe également les fonctions de sélectionneur du Burkina Faso, est nommé entraîneur du club pour la saison 2009-2010. Mais devant le manque de résultat de l’équipe, qui n’a obtenu que 2 victoires en 16 journées, le technicien portugais est démis de ses fonctions en décembre, et remplacé par son adjoint Arnaud Cormier, mais le club reste englué dans le fond du classement. À l’issue de la saison, Le Mans termine à la 18e place et est relégué en Ligue 2, après 5 années passés en Ligue 1. L’appellation « MUC 72 » étant considérée comme un frein à la reconnaissance du club par les dirigeants, celui-ci change de nom et devient « LE MANS FC », pour Le Mans Football Club. Ce changement est fait aussi car le SOM s’est détaché du club. Les dirigeants préparent également l’entrée dans le nouveau stade, le MMArena qui aura lieu le 30 janvier contre Ajaccio et une belle victoire 3-0. Comme beaucoup j’y étais, il faisait froid mais le stade était rempli de chaleur humaine.


HISTOIRE DE LOGOS

Le logo du Mans fut longtemps constitué d’un hexagone rayé verticalement de rouge et jaune portant un ballon et le nombre « 72 » en son centre. Le nom « Le Mans » apparaissait sous l’hexagone en lettres blanches sur un fond noir.

À la suite du changement de nom à l’été 2010, le club adopte naturellement un nouveau logo. Les couleurs demeurent les mêmes, mais le logo prend la forme d’un cœur bordé de noir, au centre duquel apparaît un nouveau symbole, le cheval

(symbole du Perche Sarthois et du cheval vapeur rappelant l’Histoire automobile du Mans)

SOMMAIRE

Bruno Réchard

Bruno Réchard, rédacteur en chef du Petit Sarthois

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